L'Envoyé spécial américain pour le Soudan et le Soudan du Sud, Donald Booth, a affirmé avoir eu, lundi à Juba, une discussion ''franche et ouverte'' avec le président sud-soudanais, Salva Kiir, sur les mesures à prendre pour mettre fin à la violence ''dévastatrice'' au Sud-Soudan. M. Booth s'est rendu dans la capitale du Sud-Soudan qui est en proie à d'intenses combats depuis que Salva Kiir a accusé son ancien vice-président, Riek Machar, limogé en juillet dernier, de tentative de coup d'Etat il y a une semaine. Les forces de Riek Machar ont pris le contrôle de Bor (capitale de l'Etat du Jonglei) et de Bentiu (capitale de l'Etat d'Unité) qui concentre la production pétrolière. Dans sa téléconférence faite à partir de Juba et retransmise par le département d'Etat, M. Booth a affirmé que le président Kiir lui avait fait part de son engagement à entamer des pourparlers, sans conditions préalables, avec l'ancien vice-président Machar, pour mettre fin à la crise, et ce, dès que ce dernier serait prêt à ces négociations. Par ailleurs, il a fait savoir que le président sud-soudanais lui avait facilité l'accès pour rencontrer onze membres du parti SPLM, qui sont détenus à Juba, précisant que ces derniers ont exprimé leur désir et leur volonté à jouer un ''rôle constructif'' pour mettre fin à la crise par un dialogue politique pacifique et la réconciliation nationale. Dans ce sens, l'émissaire américain a avancé qu'il suivrait ce dossier pour voir comment le gouvernement pourrait utiliser cette ''position constructive''. Saluant l'engagement politique de l'Autorité intergouvernementale sur le développement (IGAD), menée par le ministre éthiopien des Affaires étrangères, l'envoyé spécial américain a souligné qu'il encourageait cette autorité à agir rapidement pour amener les forces gouvernementales et l'opposition à entamer les négociations pour mettre fin aux hostilités ainsi qu'aux causes politiques sous-jacentes. Suite à cette vague de violence, les Etats-Unis ont envoyé près de 100 soldats en mission de sécurisation et se sont dits prêts à faire davantage en cas de nécessité.