Les actions de développement de la pêche responsable que compte mener la région de la Méditerranée ne doivent pas omettre les spécificités de chaque pays notamment ceux de la rive sud où l'activité de la pêche artisanale pèse de tout son poids sur les dimensions économique et sociale, estime un responsable au ministère de la Pêche et des ressources halieutiques. "Cette activité a des spécificités dans chaque pays de la Méditerranée, notamment sur le plan économique et social, qu'il faudrait prendre en compte dans les actions de développement aussi bien au niveau national que régional", a indiqué à l'APS Hamid Benderradji, chargé des relations extérieures au ministère de la Pêche et des ressources halieutiques. L'Algérie a participé fin novembre à Malte au premier symposium régional sur la pêche artisanale en Méditerranée et en mer noire au cours duquel la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM) et ses partenaires avaient lancé l'initiative d'accompagner la mise en oeuvre future des "lignes directrices pour une pêche durable" qui identifient un cadre d'orientation mondiale et des règles générales des politiques et stratégies à mettre en place pour ce type de pêcheries. Les participants à cette rencontre, la première du genre, organisée par la CGPM en partenariat avec la FAO, ont convenu d'élaborer un programme d'action au niveau de la Méditerranée et une plate forme de coopération pour harmoniser les règles de gestion de la pêche artisanale, a indiqué M. Benderradji. Vu l'importance de la pêche artisanale pour toute la région, "il est temps de lancer une réflexion approfondie pour examiner comment élaborer des stratégies communes et des synergies et accroître la coopération afin de soutenir le développement durable de cette activité", a suggéré la FAO. Au niveau mondial, les pêcheries artisanales emploient plus de 90% des pêcheurs et travailleurs du secteur de la pêche dont environ la moitié sont des femmes. En Algérie, 60 à 70% de la flottille nationale, soit 2.701 petits métiers, pratique cette activité de pêche. "Mais la majorité n'est pas encore intégrée dans la politique de développement du secteur, et ce, en raison de son isolement dans des endroits souvent enclavés", a souligné le même responsable. Intégration des professionnels dans le développement de la pêche Source de revenus pour des milliers de familles, cette activité devrait sortir en fin de l'ombre grâce à une stratégie qu'élabore actuellement le secteur de la pêche et des ressources halieutiques en partenariat avec le PNUD, la FAO et l'ONUDI. Une telle stratégie devrait contribuer à l'intégration des professionnels algériens dans le développement de la pêche artisanale en Méditerranée en faisant valoir les spécificités technique, économique et sociale de leur activité au niveau national, voire régional. Comme première action, le secteur a initié dans le cadre de la feuille de route actuelle des projets pilotes intégrés de la pêche artisanale comprenant les volets d'aménagement des petites infrastructures, de la formation et de la commercialisation. "En effet, ce premier symposium a permis à l'Algérie de bénéficier des expériences des autres pays sur les spécificités réglementaires en matière de gestion, de formation et d'accompagnement de cette activité de pêche dans une région aux ressources halieutiques limitées", a indiqué M. Benderradji. En marge du symposium, le représentant de la profession en Algérie a procédé avec des professionnels français, espagnols et marocains à la signature d'une plateforme régionale de pêcheurs méditerranéens, a encore fait savoir le même responsable. Autres conclusions de ce symposium, lancer un programme régional dans la zone de compétence de la CGPM visant à identifier domaine par domaine toutes les composantes liées à l'activité de pêche artisanale avec la participation de tous les acteurs impliqués. Le plan de travail et les outputs de ce programme seront définis par les co-organisateurs, et ce, en relation avec le prochain symposium qui devrait se tenir durant le premier semestre 2014 à Alger. Il s'agit aussi d'établir sous l'autorité de la FAO et de la CGPM une Task Force capable d'assister les pays de la Méditerranée et de la mer noire en vue d'une adhésion aux lignes directrices visant le développement durable de la pêche artisanale et la création de plateformes professionnelles pour la pêche artisanale. Les participants ont convenu également d'établir une stratégie de promotion et de valorisation des produits de la pêche artisanale pour le bénéfice des communautés locales de la pêche artisanale et des partenaires locaux.