Le 8ème Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes "Festivalgérie", inauguré le 20 décembre dernier, s'est achevé dimanche soir à Alger, avec l'Ensemble maghrébin de musique andalouse qui a gratifié l'assistance d'un florilège de chansons réunissant les grandes écoles andalouses du Maghreb. Sous la direction de Samir Boukredera, l'Ensemble maghrébin de musique andalouse a compté, pour cette année 2013, 52 instrumentistes dont 30, représentant l'Algérie, issus de l'Ensemble national algérien de musique andalouse (Enama), 12, le Maroc, de l'Orchestre de Mohamed Larbi Temsamani de Tétouan et 10, la Tunisie, de l'Ensemble du Malouf de Sousse. Après la projection d'une vidéo de 12mn qui est revenue sur les moments forts du festival, l'Ensemble maghrébin de musique andalouse est apparu sur la scène de la salle Ibn Zeïdoun de l'Office Riadh El Feth, sous les applaudissements nourris d'un public, venu en surnombre. Dans des costumes traditionnels propres à chaque région, les instrumentistes, soucieux de représenter le Maroc, la Tunisie et l'Algérie avec ses trois écoles d'Alger, de Tlemcen et de Constantine, ont exécuté un programme en cinq parties. Après une courte valse au thème mélodieux qui a permis la sortie en solo de quelques instruments, Hania Bakhti et Billel Bestani, deux belles voix d'Alger, marquant la 1ère partie, se sont relayés dans des extraits de "Noubet Mezmoum", enchaînant entre autres pièces, Lil'lah mesaâb Errahil (B'taïhi), Farakani (Infiraf) et Koum yessir lana el kit'âane (Kh'lass). L'Orchestre a ensuite interprété Wasla en mode Sbeyane, contenant des pièces du Malouf tunisien dont Mazmoum ou sika, Ya hal tara yardjaaôu et Aâlech Maykoun'ch El Youm rendues par le ténor Ghalem Aoun, réveillant l'attention du public sur le balancement ondulant des cadences rythmiques tunisiennes. La douceur de la voix de Nesrine Ghenim de l'Ensemble régional de musique andalouse de Tlemcen a brillement conduit l'Orchestre dans une suite Hawzi, composée de belles pièces, Ya kalbi toub aâl laryam, Harramtou bik nouaâssi (en trois temps) et Bellah yahl El werchane notamment. La ville de Constantine a généreusement offert à l'assistance, entre autres chansons dans le genre Malouf, Mawaffachi talbi, au mouvement H'raoui et à la cadence Hawzi, avec une interprétation remarquée de Abbas Righi, suscitant l'enthousiasme du public. La dernière partie est revenue au Maroc qui a interprété des extraits de la Nouba Maya, dans des mouvement saccadés, avec l'insiraf kouddam El Maya, autour du thème d'El Aâchiya, sous le regard admiratif de Khalida Toumi et Abdelkader Messahel, respectivement, ministre de la Culture et ministre de la Communication. Durant près de deux heures de temps, les voix du Maghreb se sont confondues dans le langage universel de la musique, chantant l'amour de la vie et de Dieu, dans des contenus existentiels et soufis au grand plaisir du public qui a savouré chaque instant du récital dans l'allégresse et la volupté. Le 8ème Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes "Festivalgérie", tenu du 20 au 29 décembre a réuni, outre l'Algérie, la Syrie, la France, le Mexique, l'Espagne, la Grèce, le Portugal, la Turquie, le Maroc, le Pakistan, l'Iran, l'Allemagne, le Liban et la Tunisie.