Les membres des délégations représentant le président sud-soudanais Salva Kiir et celle de l'ex-vice président Riek Machar sont à Addis Abeba pour des pourparlers de paix. Les négociations qui commenceront jeudi se dérouleront sous l'égide de l'Autorité Intergouvernementale pour le Développement en Afrique de l'Est (IGAD). Le cahier des charges de l'organisation régionale dans ce dossier stipule que les pourparlers porteront sur la mise en oeuvre d'un cessez-le-feu puis sur la conduite à tenir afin de résoudre les différends politiques qui ont amené les Sud-Soudanais à une confrontation armée. La réaction des Etats-Unis, parrains de l'indépendance du pays en juillet 2011 et son principal soutien depuis, a été favorable en qualifiant l'ouverture des discussions de "premier pas important". Les Nations unies par la voix de Mme Hilde Johnson, ont estimé que "l'envoi des délégations était positif, mais qu'il faudrait aboutir à un processus de réconciliation nationale entre les communautés". L'ouverture demain des négociations n'ont pas été précédées d'un cessez-le-feu. En effet, les combats se poursuivent en dépit d'un ultimatum des pays de l'IGAD lancé aux deux parties pour cesser les hostilités au 31 décembre. Le Soudan du Sud est déchiré depuis le 15 décembre par d'intenses combats alimentés par une rivalité entre Salva Kiir et Riek Machar, limogé de son poste de vice-président en juillet. Le premier accusant le second de tentative de coup d'Etat ce que Riek Machar a nié, reprochant à son accusateur, Salva Kiir de chercher à éliminer ses rivaux. Le Comité international de la Croix Rouge a affirmé que des dizaines de milliers de personnes ont fui le Jonglei, et traversé le Nil blanc pour se réfugier dans l'Etat voisin des Lacs, sans compter les millier de victimes. Des informations font état de viols, meurtres, massacres à caractère ethnique. Des "atrocités" dénoncées par la Mission de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss). Quant à l'Union africaine (UA), elle a exprimé "la consternation et la déception de l'Afrique de voir la plus jeune nation du continent descendre si vite dans l'abysse de conflits internes", mettant en garde contre le risque d'une "guerre civile totale aux lourdes conséquences pour la paix, la sécurité et la stabilité régionales". Le Conseil de paix et de sécurité de l'organisation panafricaine a aussi promis d'imposer des "sanctions ciblées" à ceux qui "inciteraient à la violence, y compris suivant des clivages ethniques", "poursuivraient les hostilités" ou "commettraient des actes de violence contre les civils et les combattants désarmés".