L'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a lancé mardi une nouvelle campagne mondiale afin de sensibiliser les consommateurs contre les produits contrefaits dont le trafic illicite génère annuellement 250 milliards de dollars. Intitulée ''Contrefaçon : Ne soutenez pas le crime organisé'', cette campagne a pour but de faire prendre conscience aux consommateurs que l'achat de produits contrefaits peut être une source de financement des groupes criminels organisés, met la santé et la sécurité des consommateurs en péril et suscite d'autres préoccupations éthiques et environnementales. Le trafic illicite et la vente de biens contrefaits génèrent d'importants revenus pour les groupes criminels et facilitent le blanchiment d'autres produits illicites, indique cette organisation de l'ONU qui souligne que l'argent provenant de la vente de produits contrefaits peut être canalisé vers la poursuite de la production de faux ou d'autres activités illicites. En tant que crime touchant presque tout le monde d'une manière ou d'une autre, les biens contrefaits présentent un risque grave pour la santé et la sécurité des consommateurs leur causant, dans certains cas, la mort. Pneus de véhicules, plaquettes de frein et airbags, pièces d'avion, électroménager, formules pour bébé et jouets pour enfants sont quelques-unes des multiples marchandises pouvant faire l'objet de contrefaçon, tandis que les médicaments frauduleux présentent également un risque sérieux pour la santé des consommateurs. L'activité criminelle en la matière est de grande ampleur : la vente de médicaments frauduleux de l'Asie de l'Est et du Pacifique à l'Asie du Sud-est et l'Afrique s'élève à elle seule à 5 milliards de dollars par an, somme considérable introduite dans l'économie illicite. L'exploitation au travail est une autre facette de la contrefaçon, les travailleurs sont peu rémunérés et font face à des problèmes de sûreté et de sécurité tandis qu'ils sont dans la majorité des cas dépourvus d'avantages sociaux. Le trafic de migrants est un autre problème exacerbé par la contrefaçon. De nombreux migrants sont contraints de vendre des biens contrefaits pour payer les dettes des contrebandiers. Comme l'a fait remarquer le Directeur exécutif de l'ONUDC, Youri Fedotov,''contrairement à d'autres crimes comme le trafic de drogue, la production et la distribution de biens contrefaits représentent une opportunité faiblement risquée et hautement lucrative pour les criminels''. La contrefaçon, a-t-il poursuivi, ''nourrit les activités relatives au blanchiment d'argent et encourage la corruption''. En 2013, le Programme commun de l'ONUDC et de l'Organisation mondiale des douanes et de contrôle des conteneurs (PCC), bien qu'initialement mis en place pour aider les autorités à saisir les drogues circulant dans des conteneurs, a détecté des produits contrefaits dans plus d'un tiers des conteneurs interceptés.