Le commissaire à la Paix et à la Sécurité de l'Union africaine (UA), Smail Chergui, a affirmé que le recours à la force ou à la possibilité d'intervention rapide dans les conflits en Afrique constituait "un jalon du projet de la force africaine en attente qui sera effective fin 2015". Dans une déclaration mercredi à l'APS en marge des travaux du Conseil exécutif de l'UA à Addis-Abeba, M. Chergui a indiqué que "les chefs d'état-major et les ministres africains avaient examiné lors de deux réunions le 14 janvier dans la capitale éthiopienne, le projet de la force africaine en attente qui devrait être effective fin 2015". Il a précisé qu'"en attendant que ce projet, qu'il a qualifié de "grand projet de l'UA", soit opérationnel, il y a possibilité d'un recours à la force ou à l''intervention rapide pour le règlement de certaines crises". "Il s'agit de la première démarche vers l'aboutissement du projet fin 2015". "Même si certains pays avait émis des réserves, les deux dernières réunions ont cependant abouti à une approche africaine unifiée autour de cette question", a-t-il souligné. M. Chergui a indiqué que "toutes les décisions auxquelles nous sommes parvenus lors de ces réunions seront soumises au 22e sommet ordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA prévu les 30 et 31 janvier". Il a affirmé que "si le projet est adopté, nous procèderons dans un mois à la constitution de quatre comités d'étude sur les dossiers importants". Il a rappelé que "l'activation de la force africaine en attente "intervient dans le cadre des clauses de "la déclaration juridique de l'UA portant création de celle-ci et de la force d'intervention rapide", adoptée par le 20e sommet en janvier 2012 à Addis-Abeba. La création de cette force avait été décidée lors de la 1ère session ordinaire du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement à Durban (Afrique du sud) en juillet 2002. Le protocole constitutif du conseil de paix et de sécurité (CPS) avait été alors adopté. Il prévoyait entre autres la création d'une force africaine en attente en vue de permettre au CPS d'accomplir ses missions de soutien à la paix. Concernant les conflits au sud-Soudan et en Libye, le commissaire à la paix et à la sécurité, a estimé qu'"actuellement, la situation ne nécessite pas l'envoi d'une force militaire africaine". Il a précisé qu'"au sud Soudan "nous pourrions avoir besoin d'observateurs car les parties du conflit ont abouti à un accord de cessez-le-feu", ce qui est un premier pas car le plus important ce sont les efforts déployés sous le parrainage de l'instance gouvernementale pour le développement de l'Afrique de l'est (IGAD) en vue de consacrer cet accord", a-t-il soutenu. M. Chergui a par ailleurs annoncé qu'une réunion est prévue entre les parties du conflit sous le parrainage de L'IGAD, affirmant l'appui du CPS et de l'UA à ces démarches visant à rétablir la stabilité dans ce pays. Pour ce qui est de la Libye, le commissaire africain a souligné que "la situation dans ce pays est délicate", affirmant "nous suivons les développements à travers notre représentant à Tripoli qui est en contact permanent avec les autorités libyennes". "Nous espérons que le gouvernement actuel puisse trouver une solution pour mettre la Libye sur la voie de la démocratie et du développement", a-t-il dit. Il a enfin affirmé que l'UA et le CPS en particulier "ne ménageront aucun effort pour soutenir tout effort visant à rétablir la paix et la stabilité en Libye".