Le représentant spécial conjoint de l'ONU et de la Ligue arabe pour le conflit en Syrie, Lakhdar Brahimi, poursuit jeudi à Genève ses efforts de médiation pour faire avancer les discussions de paix entre pouvoir et opposition sur fond de divisions persistantes. Une nouvelle série de discussions s'est ouverte jeudi dans le cadre du premier round de pourparlers entre les protagonistes, lancé samedi et qui fait suite à la conférence internationale de paix (Genève 2) organisée la semaine passée à Montreux (Suisse), pour permettre de trouver une issue politique à la crise syrienne, déclenchée il y a près de trois ans. Une source proche de la délégation du gouvernement de Damas a indiqué que les discussions de jeudi porteront sur le "terrorisme", précisant que les deux camps divergeaient sur cette notion. Jusque-là, aucune avancée concrète n'a été enregistrée au cours de ce premier round de discussions qui doit s'achever vendredi. "Pour parler franchement, je ne m'attends pas à réussir quoi que ce soit de substantiel. J'espère que la deuxième session sera plus structurée et plus productive que la première", a déclaré mercredi l'émissaire international lors d'une conférence de presse à Genève à l'issue de la cinquième rencontre entre les parties en conflit syriennes. "Je ne suis pas déçu, ( ...) je suis satisfait que nous continuions à discuter", a souligné l'émissaire international quia aussi évoqué "un large fossé'' entre pouvoir et opposition. -Genève 1 divise toujours les deux parties- Le communiqué de Genève 1 rédigé en juin 2012 par les grandes puissances et qui prévoit l'arrêt de "la violence sous toutes ses formes" et la mise en place d'un "gouvernement de transition" a été au centre des discussions mercredi par les protagonistes syriens. L'opposition a indiqué que le pouvoir avait "finalement accepté de parler dans le cadre" de Genève I. "Je pense que nous avons accompli quelques progrès aujourd'hui en mettant les négociations dans la bonne voie", a estimé un membre de la délégation de l'opposition, Louai Safi. "Mais il y a encore un grand écart entre nous et le régime sur ce dont nous devons parler d'abord", a-t-il ajouté. L'opposition veut en effet se concentrer d'abord sur la mise en place de l'autorité gouvernementale de transition, comme le prévoit la résolution 2118 du Conseil de sécurité endossant le communiqué de Genève I, cette autorité ayant la charge de rétablir la paix. Dans ce contexte, M. Lakhdar Brahimi, a déclaré que la discussion sur un gouvernement de transition restait ''très préliminaire'' entre les deux parties belligérantes. ''Nous espérons finir la première session vendredi et nous déciderons alors de la date de la reprise des discussions, probablement une semaine plus tard'', a-t-il avancé. Pour sa part, la délégation du gouvernement syrien a confirmé que les discussions "positives" de mercredi ont porté sur l'accord dit de Genève I. Mais pour elle, les pourparlers se sont concentrés sur la fin de la violence en Syrie et la lutte contre le "terrorisme", la seule priorité affichée du gouvernement Damas depuis le début des discussions de Genève. Pour Bouthaina Chaabane, conseillère politique et médiatique du président Bachar al-Assad, "la seule différence entre nous et eux (opposition), et elle est de taille, c'est que nous voulons discuter de Genève 1 point par point en commençant par le premier point", qui porte sur l'arrêt de la violence. Les violences en Syrie ont fait depuis mars 2011, plus de 130.000 morts, selon des estimations.