L'Académie algérienne des sciences et des technologies, qui doit ouvrir ses portes en mars prochain, est un "grand projet prometteur" pour le progrès des sciences et des technologies dans le pays, a affirmé lundi le président de l'Académie des sciences de Paris, Philippe Taquet. "C'est un grand et beau projet qui avance très bien (...) Je suis très optimiste quant à l'avenir de cette académie", a-t-il dit au terme d'une rencontre, au siège de l'Académie française à Paris, avec le président du Conseil national économique et social (CNES), Mohamed-Seghir Babès, qui effectue en France une visite exploratoire auprès de la communauté nationale établie à l'étranger. M. Taquet, également président de l'Institut des sciences de Paris qui abrite l'Académie française, s'est "réjoui" de voir l'Algérie rejoindre le concert des Nations édifié des académies des sciences et des technologies, signalant qu'"il y a beaucoup de travail à faire, tous ensemble, pour le progrès de la science et des technologies". Invité à expliquer le rôle d'une académie des sciences pour la société, il a indiqué que l'Académie française qui a été créée à l'époque de Louis XIV et de Colbert (17e siècle), a eu toujours pour vocation de contribuer au progrès des sciences et de la technologie, de susciter des vocations de jeunes talents scientifiques, de récompenser les meilleurs scientifiques et de préparer pour l'Etat des rapports leur permettant d'éclairer les choix difficiles à faire, dans le futur des Nations, dans le domaine de la science et des technologies. "C'est un vaste programme. Et, au fond, toutes les Académies dans le monde collaborent ensemble même à l'échelle mondiale pour susciter l'intérêt des gouvernements en faveur de la science et de la technologie", a ajouté M. Taquet dont l'Académie qu'il préside doit assister le CNES dans la mise sur pied de l'Académie algérienne. M. Babès s'est dit, pour sa part, "très heureux" de l'accompagnement et du partenariat de l'Académie française des sciences dans le projet algérien, signalant la "singularité" du Jury qui aura à sélectionner les premiers académiciens algériens fondateurs de la première Académie nationale des sciences. "Cela va résulter d'un choix impartial et de crédibilité, puisque c'est un jury international composé par diverses académies dont celle de France, la Royal Society de Grande Bretagne, l'Académie des sciences des Etats-Unis et l'Académie royale de Suède", a-t-il précisé, estimant qu'une telle démarche constituerait un "gage" d'une future Académie algérienne "de premier ordre". L'Académie des sciences et des technologies d'Algérie, qui verra le jour "au plus tard mi-mars prochain", selon M. Babès, est la deuxième grosse initiative portée par le CNES, en sus du projet de création à Alger de l'Institut de développement durable relevant de l'université des Nations unies (UNU-IRADDA), dont l'ouverture est prévue à la prochaine rentrée universitaire. M. Babès se trouve depuis dimanche à Paris dans le cadre d'une mission exploratoire de la communauté nationale à l'étranger, entamée le 17 janvier à Toulouse, et qui émane d'une volonté des pouvoirs publics d'arrimer les compétences nationales à la stratégie de développement national. Il clôturera, dans l'après-midi, l'étape française de sa mission par une rencontre avec le président de l'Association France-Algérie, Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre, sénateur du Territoire de Belfort.