Des oncologues ont appelé, lundi à Alger, à l'application du plan national de la lutte contre le cancer et à l'amélioration du système de santé algérien, pour assurer son efficacité. "Il est impératif d'appliquer le plan national de lutte contre le cancer et d'améliorer le système de santé algérien, pour plus d'efficacité de ce programme", a indiqué le Pr. Kamel Bouzid, chef de service oncologie au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC), lors d'une conférence de presse organisée au forum du quotidien El Moudjahid à l'occasion de la journée mondiale contre le cancer. Le Pr Bouzid a estimé que le plan de lutte contre le cancer ne pouvait pas être appliqué en Algérie si le système de santé actuel n'est pas reformé et mieux organisé. Il a suggéré le remboursement de l'ensemble des traitements anti-cancers par la sécurité sociale, au même titre que les médicaments des maladies chroniques. Concernant la radiothérapie, le chef de service oncologie a proposé le transfert des patients atteints de cancer à l'étranger, en attendant que l'Algérie se dote de 20 centres anti cancers et des 55 accélérateurs prévus. Il a, par ailleurs, préconisé l'abolition du service civil pour les médecins, étant donné qu'il n'avait pas abouti aux résultats escomptés. Pour sa part, le Dr Ahmed Bendib, chef de service sénologie au CPMC a recommandé l'organisation de cycles de formations pour les médecins généralistes dans le domaine du dépistage du cancer du sein. Il a considéré que les médecins généralistes formés pouvaient être d'une grande aide aux oncologues et sénologues en matière de diagnostic et d'organisation des soins des patients. Le chef de service sénologie a aussi insisté sur l'utilité de coordonner les efforts de l'organisation des soins entre différents ministères et de designer un responsable du plan de lutte contre le cancer, à même de déterminer les actions et les objectifs de ce programme. Pour le retard dans les rendez vous en radiothérapie, le Pr Bendib a souligné que ce traitement n'était efficace que trois mois après la détection du cancer et qu'au delà de ce délai, cette thérapie devenait inutile, voire même nocive. L'avocate Fatma Zohra Ben Brahem est intervenue pour aborder les droits des malades. Elle rappelé que l'accès aux soins était un droit fondamental et que les malades devaient porter plainte en cas de manquement du personnel hospitalier à ce droit. Elle a aussi appelé les femmes atteintes de cancer et répudiées par leurs maris à demander des dommages et intérêts, rappelant que la loi les protégeait dans cette situation. De son côté, Hamida Kettab, la secrétaire générale de l'association El Amel a plaidé pour la création d'un centre de soins palliatifs, pour les malades en fin de vie. Elle a souligné que les malades en stade terminal devraient bénéficier de soins adaptés et pouvoir mourir en toute dignité.