Aujourd'hui, dans 95% des cas, le cancer du sein est décelable. Mais le problème du diagnostic reste posé. Ainsi, la création récente de la Société algérienne de sénologie et de pathologie mammaire (SASPM), présidée par le Pr. Ahmed Bendib, chef du service sénologie au CPMC, est venue combler un vide. Effectivement, cette association s'est assignée comme premier objectif d'organiser une formation post-universitaire pour les chirurgiens généralistes, les gynécologues et les médecins généralistes. Selon le président de cette association, cette formation sera dispensée par des enseignants algériens et étrangers sur des périodes bloquées de 10 jours. Hier, la SASPM a consacré sa première rencontre au diagnostic, aux facteurs pronostic et prédictif du cancer du sein. Pour Hamida Kettab, présidente de l'association de lutte contre le cancer, cette association vient à point nommé pour répondre aux besoins de formation des médecins en sénologie. « C'est de cette façon que les patientes seront traitées sur place, au lieu de se déplacer au CPMC au risque de ne pas trouver de place ou de ne pas voir le médecin traitant à cause de la grande affluence de malades », a-t-elle expliqué. Comme elle se félicite de l'ouverture d'une autre unité d'oncologie à Biskra, gérée par une équipe pluridisciplinaire, composée d'anatopathologistes, de radiologues, de chirurgiens et de médecins généralistes, tous formés dans la spécialité de la sénologie. Concernant la radiothérapie, le Pr. Afiane, chef du service radiothérapie au CPMC, annoncera que les négociations sont en cours pour l'acquisition de ces appareils destinés aux centres de Tlemcen, Tizi Ouzou, Annaba et Sidi Bel-Abbès. « Ce sera un achat groupé en même temps que la mise à niveau des appareils existants », a-t-il ajouté. A propos des chiffres avancés concernant la prévalence du cancer du sein en Algérie, qui est de 10.000 nouveaux cas, le Pr. Ahmed Benbid les conteste en l'absence de registres au niveau des hôpitaux qui attestent du nombre exact des différents cancers, du moins grave au plus grave. Ce responsable affirmera que le cancer du sein de la femme algérienne présente un certain nombre de particularités. « Près de 40% de femmes ayant un cancer du sein sont âgées entre 40 et 49 ans. L'autre particularité est l'augmentation de la consommation de contraceptifs, relevée ces 30 dernières années. L'allaitement maternel a chuté d'une façon importante, notamment dans les zones urbaines par rapport aux zones rurales, et l'âge moyen du mariage est passé de 17 ans en 1977 à 27 ans en 2010. De ce fait, la grossesse est devenue rare et plus tardive ». Pour le Pr. Amir, cette journée scientifique a permis de mettre la lumière sur l'implication des facteurs pronostic et prédictif pour le meilleur choix thérapeutique de chaque patiente.