Le Pr Kamel Bouzid, chef de service d'oncologie au centre Pierre et Marie curie, était absent en raison de problèmes de santé. I I a été le premier à s'élever contre les pénuries de médicaments pour la lutte contre le cancer ainsi que le manque de soins en radiothérapie. Les travaux du 4e congrès d'oncologie consacré aux cancers urologiques et organisé par la société algérienne d'oncologie (SAOM) depuis hier à l'hôtel à Sheraton à Alger se sont déroulés dans une ambiance de tristesse marquée par l'absence de son président, le Pr Kamel Bouzid, chef de service d'oncologie au centre Pierre et Marie curie en raison de problèmes de santé. Les participants à ce congrès — urologues, oncologues, infirmiers et journalistes — étaient unanimes à rappeler les valeurs de cet homme. Un grand humaniste. Ils n'ont pas manqué d'exprimer des marques de sympathie en présence de son équipe et de ses proches collaborateurs. «Il manque réellement à ce congrès. Ses réflexions et ses commentaires ont toujours été d'un grand apport et suscité de grands débats. C'est un humaniste et un grand scientifique», ont-ils souligné. Le Pr Bouzid ne sait pas dire non, signale le Pr Ferhat, chef de service d'oncologie à l'hôpital de Tizi Ouzou. «Il a beaucoup fait pour la cancérologie en Algérie pour les patients algériens. Il a tout donné, son savoir, son temps et son humanisme. Il a formé pas moins de cinq professeurs en oncologie. Il s'est tellement occupé des autres qu'il s'est complètement oublié. Il ne s'est jamais ménagé. Le Pr Bouzid est un frère, un maître. Il m'a tout appris, pas seulement sur le plan scientifique mais aussi sur le plan humain», regrette le Pr Ferhat qui lui souhaite un prompt rétablissement. Le Pr Bounedjar, oncologue et secrétaire général de la SAOM, très affecté, dira : «Nous attendons avec impatience son retour parmi nous. Ils nous a tout appris, et il a toujours été disponible pour nous et ses patients. Il a toujours été et est toujours à l'écoute des médecins. Nous avons encore besoin de lui.» En tant que chef de service, le Pr Bouzid n'a jamais fermé son bureau à qui que ce soit, ni pour les médecins apprenants ou pour les patients et leurs parents. «Il a toujours mis son savoir à la disposition de la communauté. Il partage tout et il ne dit jamais non», témoigne un praticien oncologue. Au fil des années, il a pu donner une autre image du cancer et est toujours aussi révolté par la désorganisation et le chaos qui règnent en matière de prise en charge des personnes atteintes de cancer. Il a été le premier à s'élever contre les pénuries de médicaments pour la lutte contre le cancer, ainsi que le manque de soins en radiothérapie. Pour lui, ces personnes ne sont pas des malades, comme il aime à nous corriger : «Il faut dire les patients et non pas les malades car ils ne sont pas malades.» Il place tous ses patients sur le même pied d'égalité, qu'ils soient riches ou pauvres. Il s'est toujours battu pour qu'ils aient les mêmes droits à l'accès aux soins et aussi les mêmes chances de guérison. Le Pr Bouzid a toujours plaidé pour que la peur change de camp, car il estime qu'une personne atteinte de cancer et bien prise en charge peut vivre normalement comme n'importe quelle autre personne atteinte de maladie chronique. Ce qui redonne un vrai espoir à des milliers de patients et à leurs familles. L'espoir est toujours permis, un retour rapide de l'humaniste à la tête de son service et pour le bien-être de ses patients.