Le diagnostic précoce des maladies cancéreuses et la prévention demeurent ‘‘les meilleurs alliés'‘ dans le traitement du cancer, a estimé mardi à Constantine le Pr. Lahcène Nezzal, médecin épidémiologiste, professeur à la faculté de médecine de Constantine. Le spécialiste qui s'exprimait lors d'une rencontre sur les maladies cancéreuses, organisée à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le cancer, a indiqué qu'il est aujourd'hui du domaine du ‘‘réel'‘ de guérir un cancer du sein, du col de l'utérus, de la prostate ou encore une tumeur colorectale, pour peu qu'il y ait ‘‘diagnostic précoce et prise en charge effective et efficace'‘. Dans sa communication portant sur ‘‘les fréquences de survenue des cancers au niveau de la population de Constantine'‘, le Pr. Nezzal a affirmé que le fait de diminuer significativement l'incidence du cancer ‘‘n'est plus une utopie mais un fait tangible grâce à des mesures préventives'‘. Evoquant une étude effectuée sur les pathologies cancéreuses dans la ville des ponts, ce praticien a révélé que les personnes atteintes de cancer augmente d'une année à une autre avec un taux de mortalité ‘‘très important'‘ car la tumeur ‘‘n'est pas traquée et traitée à son stade de vulnérabilité'‘. La prévention, a encore ajouté cet épidémiologiste, ‘‘passe aussi par la réduction des effets néfastes du tabac et de l'alimentation malsaine'‘. Il a préconisé à ce propos la pratique d'une activité physique, le renforcement du capital de connaissances sur les cancers et l'émergence d'un mouvement associatif d'aide aux personnes atteintes du cancer. Puisant dans les statistiques d'une étude sur la prévalence des cancers à Constantine, le Pr Nezzal a indiqué que les estimations avancent 1.000 nouveaux cas de cancer en 2014, touchant 660 femmes contre 440 hommes. La même étude a révélé, selon lui, que le cancer le plus fréquent dans la ville du Vieux Rocher est celui du sein qui touche 38% de l'ensemble des femmes atteintes d'un cancer. Chez les hommes, le cancer du poumon est la première pathologie cancéreuse puisqu'elle affecte 13,4 % des cancéreux masculins. Il reste, a-t-on souligné au cours des débats, que la survie à un cancer demeure ‘‘très faible'‘. Seulement 39% des femmes et 24% des hommes chez qui une tumeur maligne a été diagnostiquée ‘‘dépassent le cap de 5 ans après la détection de la maladie'‘. Cette rencontre à caractère scientifique, initiée par l'association Waha d'aide aux malades du cancer, a vu la participation d'éminents professeurs et praticiens nationaux et français. Le Pr. Pierre Colonna, de l'hôpital Européen Georges-Pompidou de Paris (France), présentant un état des lieux du cancer, a souligné qu'en matière de traitement de cette maladie ‘‘endosse aujourd'hui le rôle du stratège plutôt que celui du médecin'' avec ‘‘une multitude de traitements personnalisés entre chimiothérapie, radiothérapie et hormonothérapie'‘. La rencontre a également constitué une occasion pour présenter des témoignages sur ‘‘le parcours'‘ de certains cancéreux pris en charge à Constantine, ainsi sur le fonctionnement du centre anti-cancer du statut privé ouvert récemment.