Le Secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires politiques, M. Jeffrey Feltman, a appelé mardi, devant le Conseil de sécurité, à un règlement global en 2014 de la question israélo-palestinienne par la concrétisation de la vision de deux Etats pour deux peuples vivant côte-à-côte en paix dans des frontières internationalement reconnues. Présentant son exposé mensuel sur la situation au Moyen-Orient, M. Feltman a considéré que les efforts déployés au cours des sept derniers mois pour parvenir à un règlement de la question israélo-palestinienne, à travers une solution négociée prévoyant deux Etats, ''n'ont jamais été aussi près, dans une période récente, d'apporter une contribution réelle et nécessaire à la stabilité régionale''. Investir dans la réussite du processus ''Il est, donc, dans notre intérêt collectif et dans ceux aussi bien des Israéliens que des Palestiniens, d'investir dans la réussite de ce processus, et de s'assurer qu'il est crédible et juste pour les deux parties'', a ajouté le Secrétaire général adjoint. A ce propos, il a estimé que le long travail entrepris ces derniers mois par le secrétaire d'Etat américain, M.John Kerry, afin de répondre aux aspirations et aux préoccupations israéliennes et palestiniennes de manière équitable et équilibrée, ''a ouvert un horizon politique crédible en vue d'une solution à deux Etats''. Toute initiative politique significative ''doit continuer à tendre vers un règlement global de la situation'', selon lui, précisant qu'elle devait aussi répondre à toutes les questions portant sur le statut final, conformément aux principes énoncés dans les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, des principes de Madrid à la Feuille de route et aux accords antérieurs conclus entre les parties. M. Feltman a dit aussi compter sur la poursuite du soutien à ces efforts par les intervenants régionaux, soulignant ainsi l'importance de l'Initiative de paix arabe qui est ''le moyen le plus viable pour parvenir à la paix régionale et obtenir des avantages socio-économiques et de sécurité pour tous les peuples du Moyen-Orient''. Par ailleurs, il a affirmé que pour les Palestiniens, un accord de paix négocié doit contenir la promesse pour la Palestine d'aboutir au plein statut d'Etat membre, pleinement reconnu et jouissant d'un statut égal à celui des autres Etats, tandis que pour Israël, une solution négociée à deux Etats est la seule possible pour lui apporter la sécurité et la reconnaissance qu'il mérite dans la région et au-delà. Le Secrétaire général adjoint a aussi évoqué les événements liés à la poursuite de la colonisation, y compris à El Qods-Est, laquelle, a-t-il dit, est ''illégale et érode l'espoir de parvenir à la solution à deux Etats en sapant les pourparlers de paix en cours''. Il a également critiqué les démolitions d'habitations palestiniennes, les entraves par Israël à la livraison, par la communauté internationale, d'abris d'urgence et d'autres formes d'assistance aux Palestiniens, ainsi que la pratique continue par Israël de la détention administrative, y compris de membres du Conseil législatif palestinien élus et de six prisonniers qui sont en grève de la faim depuis janvier. Besoin urgent d'une solution politique en Syrie Pour ce qui est de la situation en Syrie ''où subsiste le besoin urgent d'une solution politique'', M. Feltman est revenu sur la Conférence internationale convoquée à Montreux, en janvier dernier, par le Secrétaire général de l'ONU, puis sur les deux séries de pourparlers entre les deux parties syriennes qui ont suivi, la deuxième s'étant achevée le 15 février. Sur ce point, M. Feltman a avancé que le Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, M. Lakhdar Brahimi, devait, dans les prochaines semaines, informer le Conseil de sécurité sur ce processus dont les progrès, a-t-il dit, sont ''limités'', confirmant ainsi le ''désaccord profond'' entre les deux parties syriennes. Quant à la situation au Golan, il a fait savoir qu'elle continuait d'être ''très préoccupante'' en faisant état de violents affrontements entre les forces syriennes et des membres armés de l'opposition et de bombardements à proximité de la zone de séparation. Pour le Liban, il a affirmé que la formation d'un ''gouvernement d'intérêt national'' était un pas positif important dans un contexte de tensions persistantes découlant d'une série d'attentats terroristes meurtriers, ainsi que d'incidents liés à des bombardements et à des tirs de l'autre côté de la frontière syrienne.