Le conflit israélo-palestinien et la crise syrienne ont été examinés mardi par le Conseil de sécurité à l'occasion de la présentation du rapport mensuel sur la situation au Moyen-Orient par le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques de l'ONU, M. Jeffrey Feltman. ''Le Conseil de sécurité se réunit aujourd'hui à un moment de haute diplomatie pour le Moyen-Orient'', a affirmé M. Feltman en indiquant que le Quartette (ONU, Etats-Unis, Russie et Union européenne), qui s'était réuni en septembre dernier à New York, avait réaffirmé sa détermination d'appuyer les efforts israélo-palestiniens de paix selon le calendrier défini. Selon lui, il est encore possible ''de sauvegarder la solution à deux Etats et de réaliser la vision d'un Etat palestinien viable et indépendant vivant dans la paix et la sécurité aux côtés de l'Etat d'Israël''. Depuis cette réunion du Quartette, les négociateurs israélien et palestinien ''ont accéléré les discussions et se sont engagés à ne pas en révéler le contenu'', a indiqué le Secrétaire général adjoint, mais a prévenu que malgré cette intensification des négociations, il y a eu des développements ''préoccupants'' sur le terrain. A ce sujet, il a réitéré que la poursuite de l'implantation de colonies juives était contraire au droit international et constituait une entrave à la paix. — Assurer le succès de la Conférence Genève II pour la crise syrienne Abordant la Syrie, M. Feltman a affirmé que les progrès enregistrés sur le dossier du stock d'armes chimiques syrien ne signifiaient pas la fin des souffrances effroyables endurées par le peuple syrien. ''Comme l'a rappelé le Secrétaire général, seul un processus politique inclusif conduit par les Syriens permettra le retour à la paix'', a-t-il dit, en passant en revue les efforts qui sont actuellement entrepris pour assurer la tenue de la Conférence Genève II à la mi-novembre. Cette conférence vise à appuyer les parties syriennes dans le lancement d'un processus politique en vue d'un accord permettant de mettre en oeuvre le Communiqué de Genève de juin 2012 et d'établir un nouveau gouvernement transitoire doté d'une pleine autorité exécutive. M. Feltman a exhorté ''tous ceux qui veulent la paix en Syrie à ne pas se focaliser sur des actions militaires et des livraisons d'armes à l'un ou l'autre des belligérants mais plutôt à assurer la tenue et le succès de cette conférence''. Intervenant lors de ce débat, la représentante des Etats-Unis, Mme Samantha Power, a appelé de ses v£ux une solution politique à la crise en Syrie, souhaitant la tenue rapide de la Conférence de Genève II. En ce qui concerne le processus de paix israélo-palestinien, Mme Power a réaffirmé l'engagement sans failles du secrétaire d'Etat américain, M. John Kerry, en faveur de la reprise de négociations directes entre Palestiniens et Israéliens, et a appelé les parties à s'abstenir de toute action susceptible d'entamer la confiance nécessaire aux négociations en cours. Pour sa part, le représentant russe, M. Vitaly Churkin, a souligné qu'il n'y avait pas à ''tergiverser en Syrie'', et a mis en garde que le conflit dans ce pays menace de dégénérer en conflit confessionnel ouvert, en faisant remarquer que les chrétiens étaient menacés d'exode et certaines localités vivaient sous le joug des islamistes. Le représentant russe a relevé que le gouvernement syrien avait notifié sa volonté de participer à la Conférence Genève II à de multiples reprises, avant d'assurer que la destruction des armes chimiques avait commencé en Syrie. Selon lui, l'opposition syrienne doit se conformer, au même titre que le gouvernement syrien, à la résolution 2118 du Conseil de sécurité.