L'ONU a appelé mercredi Israël à mettre fin à ses projets de construction de nouvelles colonies dans les territoires palestiniens occupés notamment à El Qods Est, réaffirmant que ces initiatives sont illégales et menacent le processus de paix avec les Palestiniens. "Nous demandons instamment au gouvernement israélien de répondre aux appels internationaux et de renoncer" à ces projets, a affirmé devant le Conseil de sécurité, le secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires politiques, Jeffrey Feltman. Il a souligné que "la construction de colonies en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, viole les lois internationales (...) et sont un obstacle à la paix". S'ils se concrétisaient, a-t-il ajouté, ces projets "porteraient un coup presque fatal aux chances qui restent de réaliser une solution à deux Etats" entre Israéliens et Palestiniens. "L'intensification de la colonisation et l'ensemble des pratiques israéliennes d'assassinats et d'arrestations nous poussent à accélérer notre recours à la Cour pénale internationale (CPI)", avait déclaré auparavant le négociateur palestinien Mohammad Chtayyeh. Il réagissait à un nouveau plan de colonisation approuvé dans la journée par les autorités israéliennes pour la construction de 2.610 unités de logement" dans la partie orientale d'El Qods occupée. Israël compte lancer plusieurs nouveaux projets de construction massifs dans des quartiers de colonisation à El Qods-Est occupée, selon l'ONG anti-colonisation "La Paix Maintenant". Lundi, le gouvernement israélien a donné son feu vert à la construction de 1.500 logements dans un quartier de colonisation à El Qods-Est, relançant un projet déjà condamné par Washington en 2010. La poursuite de la colonisation, jugée illégale par la communauté internationale, est la principale cause de l'arrêt en octobre 2010 des négociations de paix entre Palestiniens et Israéliens. Les Etats-Unis, qui ont parrainé les pourparlers de paix, ont fermement dénoncé la poursuite de la colonisation israélienne, estimant qu'elle allait "à l'encontre de la cause de la paix" et qu'il s'agissait de "gestes de provocation". L'approbation par l'occupant israélien de la construction de nouvelles colonies s'est accentuée depuis le vote le 29 novembre dernier par l'Assemblée général de l'ONU, accordant à la Palestine le statut d'Etat observateur. Outre l'appel à l'arrêt de la colonisation, le secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires politiques Jeffrey Feltman, a également demandé aux autorités israéliennes d'entamer "sans délai" le transfert à l'Autorité palestinienne du produit des taxes et des droits de douane levés par Israël. Ce dernier avait bloqué ces fonds après le vote à l'ONU en faveur de la Palestine. Le gouvernement palestinien a demandé mardi l'organisation d'un sommet arabe "urgent" sur la crise financière qu'il traverse, après qu'Israël eût décidé le gel du transfert des recettes fiscales palestiniennes. L'Autorité palestinienne peine à payer les salaires de ses 150.000 employés car l'occupant israélien a arrêté de transférer les recettes fiscales qu'il collecte au nom de l'Autorité et émanant des importations et exportations palestiniennes. Le Premier ministre palestinien Salam Fayadh a qualifié d'"acte de piraterie" les mesures de rétorsion financières israéliennes, dans une déclaration à Ramallah en Cisjordanie. En mars dernier, la Ligue arabe a approuvé un mécanisme pour verser 100 millions de dollars par mois à l'Autorité palestinienne. D'autre part, l'armée d'occupation israélienne continue de mener des incursions quasi quotidiennes dans les territoires palestiniens occupés, en procédant à de nombreuses arrestations arbitraires des Palestiniens. La Palestine, devenue Etat observateur non membre de l'ONU, décidera début 2013 de son adhésion aux organisations internationales y compris les instances judiciaires susceptibles de poursuivre Israël, avait annoncé le négociateur palestinien Mohammad Chtayyeh. "Si Israël continue ses actes de violence contre notre peuple, par ses colons, les sanctions financières et la colonisation, il nous poussera à aller dans cette direction encore plus vite que nous le voulons", avait-il prévenu, en référence à la CPI et la CIJ (Cour internationale de Justice). L'Autorité palestinienne est aussi disposée à reprendre le dialogue avec Israël et souhaite parvenir à des solutions politiques, avait en outre réaffirmé dernièrement le ministre des affaires étrangères, Riyad al-Malki.