La tenue d'un référendum en Crimée sur le rattachement de la péninsule à la Russie sans consultations avec Kiev constituerait "une violation du droit international", a averti jeudi Washington. "Les Etats-Unis estiment que toute décision sur la Crimée doit être prise par le gouvernement à Kiev", a indiqué un haut responsable américain. "Vous ne pouvez pas vous retrouver dans une situation dans laquelle le gouvernement légitime d'un pays est exclu du processus du décision concernant certaines parties de ce pays", a-t-il ajouté. Plus tôt, le parlement local de Crimée, a demandé jeudi au président russe Vladimir Poutine le rattachement de la péninsule ukrainienne à la Russie et annoncé l'organisation d'un référendum le 16 mars pour le valider, selon une source parlementaire. "Les électeurs auront le choix entre un rattachement à la Fédération de Russie ou une autonomie nettement renforcée", a précisé le député Grigori Ioffe. L'assemblée de Crimée avait jusqu'à présent prévu l'organisation le 30 mars d'un référendum prévoyant simplement un renforcement de son autonomie. La veille, le parlement local avait été occupé par des hommes armées pro-russes et avait nommé alors à sa tête, dans des conditions contestées par Kiev, un nouveau Premier ministre, Serguiï Axionov. Le parquet général ukrainien a annoncé mercredi le lancement de poursuites contre M. Axionov, et contre le président du parlement local Volodymyr Konstantinov, pour "atteinte à l'intégrité" de l'Ukraine. Ils encourent jusqu'à dix ans de prison. La Crimée, république autonome, qui a d'abord appartenu, au sein de l'URSS, à la Russie, avait été rattachée à l'Ukraine en 1954, Kiev lui avait accordé en 1992 le statut de république autonome.