Le président de la Commission nationale indépendante de surveillance de l'élection présidentielle (CNISEL), Fateh Boutbik a affirmé, mercredi à Alger, que sa commission a été destinataire "d'un grand nombre" de recours liés à la couverture médiatique des activités des candidats, à leur protection sécuritaire et à l'affichage anarchique. Lors d'une conférence de presse animée au titre de la deuxième semaine de la campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril, M. Boutbik a souligné que la commission "ne peut déterminer le nombre exact des dépassements qu'elle enregistre au quotidien". "La CNISEL est destinataire de deux à trois recours par jour, dénonçant pour leur majorité le parti pris de certains médias pour un candidat donné ou une protection sécuritaire défaillante tant pour les candidats que pour leurs représentants ainsi que l'affichage anarchique", a-t-il cependant précisé. "La commission a soumis quelques recours à l'Administration pour exiger des aides financières à certains candidats afin de leur permettre de disposer de davantage d'affiches dans un souci de garantir des chances égales à tous les candidats", a souligné le même responsable affirmant que "la partie concernée a répondu favorablement à cette demande et a même couvert une partie des frais". "L'utilisation des biens ou moyens de l'Administration ou des biens publics au profit d'un candidat donné lors de la campagne électorale est interdite par la commission", a affirmé M. Boutbik. "La commission a saisi le Premier ministre par intérim au sujet de plaintes faisant état d'utilisation de moyens et de cadres de l'Etat lors de la campagne électorale et a reçu en réponse un rappel des lois régissant ce volet, lesquelles consacrent la neutralité de l'Administration", a-t-il fait savoir. Après avoir rappelé les missions confiées à la CNISEL, le responsable a estimé que "le cadre juridique régissant cette instance connaît certaines lacunes et des vides, mais la CNISEL fait de son mieux pour prévenir tout dépassement". A cet effet, il a mis l'accent sur l'absence d'une règle de loi qui fait obligation à la commission d'adresser une correspondance aux médias privés pour dénoncer d'éventuels dépassements dans leur couverture médiatique des activités d'un candidat donné au détriment d'un autre. Dans ce contexte, il a appelé les médias privés "à se conformer à l'éthique et au principe de neutralité consacrés par la Constitution". M. Boutbik a également rappelé que la CNISEL était en contact direct avec la commission nationale de supervision de l'élection présidentielle du 17 avril (CNSEL). La CNSEL a statué sur 61 des 70 recours dont elle a été destinataire depuis le début de la campagne électorale (23 mars), le reste faisant toujours l'objet d'examen.