L'édification d'un Etat de droit, moderne, avec un mode de gouvernance répondant aux aspirations du citoyen a été mis en exergue, lundi, par les candidats à l'élection présidentielle du 17 avril et leurs représentants, au seizième jour de la campagne électorale. Lors d'un meeting à Khenchela en faveur du candidat indépendant, Ali Benflis, le secrétaire général du mouvement El-Islah, Mohamed-Djahid Younsi, a déclaré qu'il était "temps" de bâtir un Etat de droit en opérant le changement socioéconomique "réel" auquel aspire le peuple algérien. Pour lui, le changement "ne se fait pas en flattant les sentiments pour glaner les voix des électeurs, mais s'opère par la sagesse et la détermination", invitant, à cet égard, les sympathisants de son parti à amorcer le début du processus du changement en votant en faveur du candidat Benflis. Il a défendu, à cet effet, le programme de M. Benflis qui, a-t-il souligné, "traduit les aspirations du peuple algérien et à même de concrétiser le changement et le renouveau du pays''. Abdelaziz Belkhadem, représentant du président sortant, Abdelaziz Bouteflika, a axé son discours sur le même volet, en déclarant à Boussaâda (M'sila) que les électeurs, en renouvelant leur confiance à M. Bouteflika, auront opté pour un ''nouveau mode de gouvernance". Il a souligné, lors d'un meeting, que le candidat Bouteflika s'est engagé devant le peuple à réviser, au cas où il était réélu, la Constitution ''au cours de la première année de son nouveau mandat'', et à ''mettre en place des conditions politiques et institutionnelles fondées sur l'élargissement des prérogatives des institutions du pays''. Il a expliqué, en outre, que le programme de Abdelaziz Bouteflika prévoit, en plus de la poursuite de la politique de solidarité nationale, de s'appuyer sur les secteurs de l'agriculture, de l'industrie et du tourisme afin de renforcer l'économie du pays. Pour sa part, le candidat du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, s'est engagé, depuis Bouira, à instaurer un "Etat de droit où la justice sociale sera garantie et le népotisme ainsi que le clientélisme seront farouchement combattus". Il a indiqué, lors d'un meeting, qu'il aspirait à instaurer une justice sociale pour mener une "lutte sans merci" contre l'impunité et permettre aussi aux Algériens d'"aspirer à une vie plus décente". M. Touati a appelé, par ailleurs, à la création d'une Académie nationale de la langue tamazight, et à ne pas l'exploiter à des fins politiques. Il a recommandé, à cet effet, de réunir des experts en linguistique, des académiciens et des pédagogues afin, a-t-il expliqué, "d'unifier cette langue et de la doter de règles grammaticales bien définies". Le candidat a appelé, en outre, à ce que la question de Tamazight ne soit pas "instrumentalisée par le pouvoir", affirmant que les Algériens "sont tous des Amazigh, arabisés par l'Islam".