Les législatives organisées mercredi en Afrique du Sud ont connu une très forte participation et le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis 20 ans, est donné largement favori ce qui devrait permettre de reconduire le président Jacob Zuma, pour un second mandat. Les électeurs Sud-africains, plus de 25,3 millions, se dirigeaient mercredi aux urnes pour choisir 400 députés qui, à leur tour désigneront le 21 mai le prochain chef de l'Etat. La participation aux élections législatives était "extrêmement forte", a annoncé la présidente de la commission électorale, Pansy Tlakula, quelques heures avant la fermeture officielle des bureaux de votes, affirmant que tous les électeurs se trouvant encore dans une file d'attente à 21h00 seraient autorisés à voter. "Les bureaux resteront ouverts aussi longtemps que nécessaire", a-t-elle assuré. Selon des projections de l'institut Ipsos, une participation élevée serait préjudiciable à l'ANC, au profit de plusieurs partis d'opposition, dont la DA (Alliance démocratique), qui vise un score au-dessus des 20%. Le petit parti radical EFF (Combattants pour la Liberté Economique) de Julius Malema devrait aussi bénéficier d'une forte participation, selon Ipsos. L'ANC, formation historique du leader historique Nelson Mandela, est cependant créditée d'au moins 60% des suffrages, malgré le chômage massif, la pauvreté et la corruption persistants qui ont entaché l'image du parti. En effet, pour de très nombreux sud-africains, 80% de la population, l'ANC reste le parti qui les a délivrés de l'apartheid. Jacob Zuma assuré d'un deuxième mandat Conformément à la Constitution sud-africaine, il reviendra à l'Assemblée nationale d'élire le chef de l'Etat, quelques jours après les élections de mercredi. L'actuel président Jacob Zuma, investi par l'ANC, est assuré d'entamer un deuxième mandat. Le premier mandat de M. Zuma a néanmoins été marqué par une série de scandales, le dernier en date étant selon les médias la "rénovation" de sa résidence privée de Nkandla "aux frais du contribuable". Cela n'a pas empêché le président de 72 de se montrer optimiste sur la victoire de son parti, l'ANC, aux élections législatives, en glissant son bulletin dans l'urne dans la matinée à Nkandla, son village natal dans l'est rural du pays. "Je pense que le résultat sera très bon", a-t-il déclaré, notant que la campagne, qui a été émaillée de nombreux incidents dans les bidonvilles et les quartiers les plus pauvres, avait été "courte mais intense". "J'espère que tous les électeurs pourront voter sans problème parce que c'est notre droit, pour lequel nous nous sommes battus", a ajouté M. Zuma, qui fut entre 1963 et 1973 l'un des prisonniers du régime de l'apartheid sur l'île-bagne de Robben Island, avec Nelson Mandela. L'Afrique du Sud, qui a fêté solennellement les vingt ans des premières élections libres du 27 avril 1994, est encore très loin de la société idéale dont rêvait Nelson Mandela. Si les Sud-africains ont conquis leurs droits civiques, une grande partie d'entre eux souffre toujours des inégalités sociales notamment chez les noirs dans un pays en proie à l'insécurité, estiment les observateurs.