La communauté internationale a proposé mercredi son aide aux autorités nigérianes pour retrouver plus de 200 adolescentes enlevées mi-avril dans le nord-est du pays par le groupe armé Boko Haram, qui a massacré des centaines de personnes dans la même région. Environ 300 personnes ont été massacrées lundi dans une nouvelle attaque du groupe extrémiste contre la ville de Gamboru Ngala située dans l'Etat de Borno dans du nord-est du Nigeria, selon un sénateur. "Le bilan de l'attaque est d'environ 300 morts", a déclaré mercredi Ahmed Zanna, sénateur de cette région. Les assaillants, arrivés dans la ville en pleine journée à bord de véhicules blindés et de vans peints aux couleurs de la police et de l'armée, ont brûlé le marché, le bureau des douanes, le commissariat de police et presque tous les magasins de la ville. Selon des témoignages, plus de 100 cadavres ont été comptés dans cette ville proche de la frontière avec le Cameroun. L'insurrection menée par Boko Haram, qui dure depuis cinq ans, a fait des milliers de morts au Nigeria. Les violences sont surtout centrées dans le Nord-Est, où l'armée mène une opération de grande envergure, depuis un an, pour tenter de mettre fin à l'insurrection. Selon des observateurs, le recours à des milices privées, constituées de civils, contre ces insurgés extremistes a poussé Boko Haram à se retourner contre les populations locales. Par ailleurs, des éléments de Boko Haram ont enlevé dimanche onze filles lors d'une attaque menée contre deux villages toujours dans le nord-est du pays. Après avoir attaqué un village dans l'Etat de Borno, dimanche soir, et enlevé huit adolescentes, les ravisseurs ont attaqué un deuxième village tout proche et "enlevé trois autres filles", a déclaré Hamba Tada, un responsable municipal. Au total, les éléments armés de Boko Haram "ont enlevé 11 filles âgées de 12 à 15 ans dans les villages de Warabe et Wala", a-t-il précisé. Ces nouvelles attaques, accompagnées de massacres et d'enlèvement en masse, s'ajoutent à l'enlèvement de 276 adolescentes dans un lycée de Chibok, également dans l'Etat de Borno. Une aide internationale pour libérer les 200 lycéennes enlevées Les Etats-Unis, la France, la Chine et le Royaume-Unis ont affiché leur volonté d'aider les autorités nigérianes à retrouver les plus de 200 adolescentes toujours prises en otages par le groupe Boko Haram, qui menace de les vendre comme esclaves et de les forcer au mariage. Le président américain Barack Obama avait indiqué mardi qu'il était disposé à envoyer des forces de sécurité américaines (militaires, policiers et "autres agences") pour aider le Nigeria à retrouver les plus de 200 lycéennes enlevées. De son coté, un porte-parole du Premier ministre britannique a annoncé que son pays va dépêcher en urgence une équipe de conseillers gouvernementaux au Nigeria. Le président français François Hollande lui a emboîté le pas mercredi lorsqu'un nouvel enlèvement de 11 autres jeunes filles a été signalé mardi, assurant que la France "fera tout pour aider le Nigeria". Une "équipe spécialisée" est disponible pour aider aux recherches, a précisé le ministre français des Affaires étrangères peu après. Pour sa part, la Chine a déclaré qu'elle va aider le Nigeria à retrouver les lycéennes enlevées par le groupe armé Boko Haram, a déclaré le président nigérian Goodluck Jonathan mercredi après avoir reçu le Premier ministre chinois Li Keqiang, à Abuja. "La Chine a promis d'aider le Nigeria dans sa lutte contre le terrorisme, et surtout (...) dans les efforts mis en place pour retrouver les filles qui ont été enlevées de leur lycée", a-t-il ajouté. Mardi, Al-Azhar, plus haute autorité religieuse en Egypte, avait appelé Boko Haram à relâcher les captives, soulignant que les traiter ainsi était "totalement contraire aux enseignements de l'islam et à ses principes de tolérance". Le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, a menacé dans une vidéo de "vendre" comme "esclaves" les lycéennes ou de les "marier" de force, un message qui a terrifié les familles et soulevé une indignation mondiale.