Des dizaines de membres d'associations palestiniennes et françaises, se sont rassemblés samedi dans la capitale française pour commémorer la Nakba, cette catastrophe ayant conduit à l'expulsion de 800 000 Palestiniens en 1948 et la création de l'Etat israélien sur leurs terres et aussi pour alerter l'opinion française sur l'ampleur de la violente répression infligée au peuple palestinien dans les territoires occupés. Une exposition de photos à ciel ouvert, dévoilant, l'ampleur de l'horreur subie par les enfants palestiniens ayant été exposés aux dégâts des bombes au phosphore, et les violences auxquelles ils sont exposés de la part de l'armée israélienne, a été présentée à cette occasion. ‘‘Droit au retour pour les Palestiniens'‘, ‘‘ Etat d'Israël, Etat criminel, Etat criminel, boycott'‘, ‘‘Palestine : peuple affamé, terres volées, civils bombardés'‘, ont été les slogans, scandés par les manifestants qui ont dénoncé le ‘‘nettoyage ethnique'‘ qui se poursuit contre les Palestiniens avec son cortège d'expulsions, d'annexions, de vols des terres et de privation des libertés de mouvement. ‘‘La résistance permanente du peuple palestinien contre l'occupation israélienne depuis 66 ans est un exemple pour nous'‘, a déclaré lors de ce rassemblement, la présidente de l'association Euro-Palestine, Olivia Zemor, devant une foule nombreuse. ‘‘Résistance contre l'exil ou sous occupation, dans les prisons de l'occupant, où les Palestiniens continuent à mener des grèves de la faim, dans les campagnes où les paysans palestiniens manifestent contre les colons armés et luttent contre l'expropriation de leurs terres et résistance depuis 8 ans face à un blocus inhumain, imposé à 1,8 millions de Palestiniens provoquant une catastrophe humanitaire sans précédèrent au vu et au su de la communauté internationale'‘, a-t-elle déploré. ‘‘Nos dirigeants qui se prétendent défenseurs de la démocratie, se taisent. Nous, nous n'allons pas nous taire ‘‘, a-t-elle par ailleurs déclaré à l'APS, se demandant ce qu'ils attendent pour agir, ‘‘ eux qui parlent volontiers de ‘justice', de ‘dignité', et sont prompts à dénoncer l'absence de démocratie dans certains pays?'‘. La France est concernée car elle entretient des relations privilégiées avec Israël Olivia Zemor considère que dans ce cas, ‘‘ la France est d'autant plus concernée qu'elle entretient des relations privilégiées, et une collaboration étroite avec l'Etat d'Israël. Une collaboration militaire et policière mais aussi des relations commerciales donnant des avantages douaniers à Israël'‘. Elle a dans ce contexte évoqué la campagne ‘‘Boycott, désinvestissement, sanctions'‘ (BDS) aujourd'hui réclamée par 171 organisations de la société civile palestinienne, et affirmé que ‘‘ défendre le droit et la justice, c'est d'abord refuser d'acheter les produits de l'occupation et participer à cette campagne'‘, ajoutant qu'acheter les produits israéliens ‘‘ c'est contribuer à renforcer l'arsenal Israélien contre les populations palestiniennes ‘‘. ‘‘Ces organisations ont lancé cet appel en 2005. Un an après que la Cour de justice internationale (CJI) ait décrété le démantèlement du mur de séparation et l'arrêt des constructions des colonies de peuplement et qu'aucun gouvernement européen n'en ait tenu compte'‘, a-t-elle dit. ‘‘Il a fallu malheureusement les massacres de l'agression ‘Plomb durci', menée par Israël contre Ghaza, se soldant par 1400 morts pour que le boycott prenne de l'ampleur et se développe ‘‘, a-t-elle dit. ‘‘La centrale électrique qui alimente toute la bande de Ghaza a cessé de fonctionner, faute de carburant. Le territoire palestinien est plongé dans le noir, privé d'électricité, d'essence, de transports en commun, d'eau potable, de nourriture de médicaments, de matériaux, et il est envahi par les eaux usées'‘, a dénoncé Olivia Zemor. Plus de 5.000 Palestiniens détenus par Israël dont plus de 200 sont des enfants Elle a également condamné la détention de plus de 5 000 Palestiniens par Israël, dont certains sont en détention administrative, autrement dit, sans jugement, ni mise en examen pour des durées indéterminées, soulignant que parmi ces prisonniers, plus de 200 sont des enfants condamnés à de lourdes peines de prison et sont systématiquement soumis à la torture et traitement dégradants. ‘‘Cette situation barbare n'est rendu possible que grâce à la complicité de nos gouvernements qui collaborent avec l'occupant israélien. Ceux-là même qui crient au scandale et réclament des sanctions contre d'autres pays au nom du droit international, se taisent quand il s'agit d'annexion des territoires palestiniens, de l'enfermement, du bombardement et du massacre de tout un peuple depuis des décennies'‘, a-t-elle dit. ‘‘C'est pourquoi, nous estimons que la campagne BDS est un moyen de lutte contre ce crime contre l'humanité, moyen qui a donné jusqu'ici de bon résultats‘‘, a fait valoir cette farouche militante pour la défense des droits du peuple palestinien, détenue en 2010 en Israël et plusieurs fois traduite en justice en France pour incitation au boycott des produits en provenance israélienne, lors de rassemblements pacifiques. Lancé en 2005 par l'union la plus large des fédérations syndicales et des organisations de la société palestinienne, BDS appelle à la fin de l'occupation israélienne de 1967, la reconnaissance des droits fondamentaux à l'égalité totale des citoyens arabes-palestiniens d'Israël, et au droit au retour des réfugiés palestiniens chez eux et sur leurs terres, desquelles ils ont été déplacés de force et dépossédés en 1948.