Interventions ■ Les droits inaliénables du peuple palestinien, notamment le droit des réfugiés au retour à leur terre : la Palestine, revient dans l'actualité. C'était hier, samedi, lors de la douzième édition d'un congrès qui s'est tenu à Aubervilliers (Seine-Seine-Denis) en France où près de trois mille Palestiniens, établis en Europe et des militants solidaires avec la cause palestinienne, ont tenu à interpeller la communauté internationale sur le sujet. Intervenant lors de cet événement, inscrit sous le thème «La Palestine nous rassemble et le retour est notre destin», l'ambassadeur de la Palestine à Paris Hael Al Fahoum a rafraîchi les mémoires en indiquant que de 1947 à 1949, plus de 726 000 palestiniens, chrétiens et musulmans, sont devenus réfugiés lorsqu'ils ont été expulsés ou lorsqu'ils été contraints de fuir les combats qui ont éclaté avant et après la proclamation de l'Etat Israël. Un grand nombre d'entre eux ont fui, à la suite d'assauts militaires menés sur leurs villes et villages, alors que d'autres ont été expulsés de force par les milices juives, a-t-il dit. Durant la guerre de 1967, a-t-il ajouté, plus de 200 000 autres Palestiniens furent contraints de quitter leurs foyers en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza. A la suite de cette guerre, les déplacements forcés de la population palestinienne hors des territoires occupés palestiniens se sont poursuivis. Ni les réfugiés de 1948, ni les personnes déplacées en 1967 n'ont été autorisés par Israël à retourner dans leurs maisons situées désormais, soit en Israël, soit dans les territoires occupés palestiniens, a affirmé l'ambassadeur de Palestine, soulignant que la question des réfugiés est une «question-pivot» du conflit israélo-palestinien et de l'équilibre régional et qui ne peut être réglée que sur la base de la résolution 194 de l'Onu. En marge du congrès, la présidente de la Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient (CAPJPO), Mme Olivia Zemor, a confié à l'APS que les organisateurs de ce rendez-vous palestinien «ont raison d'insister sur le droit au retour, car on n'en parle pas assez», ajoutant qu'il n'y a pas suffisamment d'informations sur ce problème central du conflit israélo-arabe, comme si le temps s'était figé en 1948». Après avoir qualifié de «succès» la tenue de ce congrès, elle s'est par ailleurs déclarée «agréablement surprise et contente» de voir que c'est la première fois, après 12 congrès que l'appel des Palestiniens au boycott des produits israéliens à travers la campagne BDS (Boycott. Désinvestissement. Sanctions) est clairement exprimé et que la revendication est affichée sur les murs de la salle du congrès. Olivia Zemor a dans ce contexte considéré que la campagne BDS est «le moyen de lutte non violent qui nous parait le plus pertinent pour se battre contre l'injustice infligée aux Palestiniens spoliés de leurs droits légitimes ». Que dit la résolution 194 de l'ONU ? Cette résolution stipule qu'il faut «permettre aux réfugiés palestiniens qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers et pour tout bien perdu ou endommagé lorsque, en vertu des principes du droit international ou en équité, cette perte ou ce dommage doit être réparé par les Gouvernements ou autorités responsables».