Le transport de voyageurs par voie maritime le long des côtes de la capitale est une des solutions préconisées actuellement par les experts pour désengorger la circulation routière dans l'ensemble de la wilaya d'Alger. Plusieurs scénarios sont actuellement à l'étude au niveau de la direction des transports de la wilaya d'Alger pour rendre plus fluide le trafic automobile en milieu urbain, et assurer un meilleur service public dans ce secteur. Après le métro et le ''tram'', Alger aura prochainement ses débarcadères entre les villes du littoral pour le transport maritime de voyageurs. Le ministre des transports Amar Ghoul a annoncé mardi lors d'une visite d'inspection à l'aéroport et le port d'Alger qu'une première expérience de transport maritime de voyageurs le long du littoral algérois sera lancée au mois de juin prochain. La première ligne de ce projet reliera le village côtier de Tamentfoust au Port de plaisance d'Alger, au niveau de la Pêcherie, selon le ministre qui a précisé que tous les services concernées sont à pied d'œuvre pour le montage de cette opération. Il s'agit notamment de l'ENTMV, de la direction des transports de la wilaya d'Alger et les autorités portuaires. Les tarifs de ce type de transport seront ''étudiés et soutenus par le secteur'', a précisé le ministre, appelant les intervenants dans ce projet, à savoir la direction de wilaya des transports et l'ENTMV à ''prendre toutes les mesures utiles pour accélérer l'opération''. Le transport maritime de voyageurs devrait par la suite s'étendre aux autres wilayas côtières, selon des responsables au ministère des transports, alors que les secteurs public et privé sont invités à investir ce type de transports. Le projet d'une ligne maritime entre les villes du littoral algérois date en fait de 2003. Selon le directeur des transports de la wilaya d'Alger Rachid Ouezzane, ''l'actualisation de l'étude du projet de la ligne de transport urbain maritime reliant le port d'Alger à Tamentfoust, dans la commune d'El Marsa, réalisée en 2003, sera achevée d'ici deux mois''. Les pieds dans l'eau Cette ligne, qui sera dotée d'une extension vers Tipasa et Boumerdès, pourra être exploitée au cours de cette année", a-t-il souligné dans un entretien au mois de février dernier à l'APS. L'étude initiale, celle de 2003, a été reprise pour redéfinir certains aspects du projet, comme les stations intermédiaires et les investissements à réaliser en matière d'infrastructures, qui sont à la charge exclusive de l'Etat, a-t-il précisé. Le projet devrait desservir tous les quartiers algérois qui ont ''les pieds dans l'eau'': Hussein Dey, Belouizdad, Bordj El Kiffan et le village côtier de Tamentfoust, qui possède un port de pêche artisanale et de plaisance. Pour les experts du secteur des transports de la wilaya d'Alger, deux objectifs sont assignés à ce projet: "il y a d'abord l'objectif principal, qui est de transférer le trafic de voyageurs par route vers celui maritime, pour lutter contre la congestion de la circulation automobile. Il s'agit également d'offrir des moyens de plaisance aux algérois et aux touristes dans la baie d'Alger". Le nombre de voyageurs à transporter, le nombre de bateaux à exploiter et la capacité de chacun d'eux seront définis par une étude en cours d'actualisation, indiquent les mêmes sources. L'exploitation de la ligne, qui sera soumise aux dispositions du code maritime, devra être confiée à l'ENTMV dans une première phase, à titre expérimental. Le tarif des billets, ''s'ils sont soutenus par l'état, ne dépasseront pas celui pratiqué par l'entreprise de gestion du métro d'Alger'', selon M. Ouezzane. En attendant l'entrée en service du transport maritime à Alger comme solution alternative à la circulation automobile, la capitale algérienne dispose déjà, depuis novembre 2011, de son ''métropolitain'' et le retour du ""Tram'', outre plusieurs téléphériques et télécabines reliant les hauteurs de la ville avec le centre historique d'Alger.