L'histoire du Maghreb suscite un intérêt croissant chez les chercheurs américains, a indiqué, samedi à Oran, le président de l'Institut américain d'études maghrébines (American Institute for Maghrib Studies, AIMS), John Entelis. "L'histoire du Maghreb constitue l'un des sujets les plus abordés par les chercheurs américains", a indiqué M. Entelis qui participe à la 3ème édition du colloque international "Carrefours sahariens", ouvert au Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc). Dans une déclaration à l'APS, en marge des travaux de cette rencontre, ce responsable a précisé, à ce titre, que "l'histoire de la période coloniale et post-indépendance figure parmi les axes majeurs des études menées par les universitaires aux USA". "En plus de l'histoire et de la politique, il y a aussi d'autres disciplines qui intéressent les chercheurs américains, à savoir l'économie, la culture et l'anthropologie au Maghreb", a fait savoir le président de l'AIMS, également professeur à l'Université de New York. Plus de 250 chercheurs issus de différentes universités des USA sont membres de l'AIMS dont le siège principal est basé dans l'Arizona avec trois antennes de représentation implantées à Oran pour l'Algérie, à Tanger (Maroc) et à Tunis (Tunisie). Partenaire du CRASC dans l'organisation du colloque sur les Carrefours sahariens, l'AIMS a été créé en 1985 avec pour vocation de "répondre aux besoins des chercheurs américains intéressés par l'Afrique du Nord", a rappelé M. Entelis lors de la cérémonie d'ouverture. "La contribution de l'AIMS se propose aussi d'apporter une nouvelle orientation aux recherches sur le Maghreb qui étaient jusqu'alors dominées par la vision française pour des raisons historiques", a-t-il expliqué. La première journée de cette manifestation scientifique a permis aux communicants algériens et étrangers de mettre en lumière la richesse du patrimoine et l'importance des échanges culturels dans les contrées sahariennes. "Le désert algérien est riche en coutumes et traditions qui donnent une culture populaire dans cette région tout en peignant la communication avec d'autres régions limitrophes", a souligné le conférencier Achour Sergma, de l'Université de Ghardaïa, également partenaire de cette édition. Mme Cherifa Chebbah, de l'Université de Constantine 1, s'est intéressée quant à elle, à une description faite par l'écrivain et chercheur algérien Mouloud Maameri (1917-1989) autour de l'Ahellil, poésie chantée qu'il immortalisa dans sa fiction romanesque (La Traversée). Le chercheur marocain Aamari Lahoucine s'est penché, de son côté, sur "l'échange d'idées et les valeurs spirituelles entre le Maghreb et l'Afrique subsaharienne", tandis que le Sénégalais Daha Chérif Ba a abordé "l'évolution des techniques de transport et de renseignement militaires dans le Sahara à l'ère coloniale". Plus de 40 conférenciers participent à ce colloque qui se poursuit jusqu'à lundi prochain avec d'autres conférences axées sur divers sujets, dont les "Centres d'enseignement et du savoir" et les "Technologies, gestion de l'eau et agriculture des oasis".