Unies) - Une commission d'enquête de l'ONU a appelé la communauté internationale à réagir rapidement en République centrafricaine (RCA) où "des crimes contre l'humanité" et "des crimes de guerre ont été commis". Cette commission d'enquête internationale, sur les exactions en RCA, mise en place par le secrétaire général Ban Ki-moon en janvier, a remis jeudi un premier rapport aux membres du Conseil de sécurité. "Des preuves sérieuses prouvent que des individus dans les deux camps (anti-balaka et ex-séléka) ont commis des crimes violant les lois humanitaires internationales ainsi que des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité", note le rapport, soulignant que, sans une rapide intervention, les choses peuvent changer. "Si la communauté internationale ne réagit pas rapidement avec détermination en envoyant davantage de forces de maintien de la paix en Centrafrique, nous pourrions rapidement faire face à une situation se détériorant, qui pourrait conduire à un nettoyage ethnique ou à un génocide", poursuivent les enquêteurs. Le Conseil de sécurité avait voté en avril l'envoi de 12.000 casques bleus dans ce pays déchiré par des violences entre milices. Cette mission de l'ONU entrera en action en septembre, prenant le relais de 2.000 soldats français et 6.000 soldats de l'Union africaine. La Centrafrique, l'un des plus pays les plus pauvres du monde, traverse depuis plus d'un an une crise sans précédent qui a fait des milliers de morts et près d'un million de déplacés. La crise centrafricaine a pris un tour interconfessionnel en janvier, après le départ forcé du président Michel Djotodia et de son mouvement rebelle, la Séléka, qui avait pris le pouvoir en mars 2013. Après la mise en déroute de la Séléka, les populations musulmanes de Bangui, accusées de connivence avec la rébellion, ont été victimes de nombreuses exactions de la part des milices chrétiennes anti-balaka, conduisant de très nombreux musulmans au départ ou à l'exil.