Les efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans la bande de Ghaza se multiplient alors qu'Israël a commis dimanche un nouveau carnage qui a tué 50 Palestiniens dans la seule ville de Chajaya portant à plus de 400 le bilan des martyrs tombés au 13e jour des agressions israéliennes. Dans l'espoir d'obtenir "un cessez-le-feu durable" dans l'enclave palestinienne, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon se rend dimanche, à Doha dans le cadre d'un périple au Proche-Orient qui le conduira également au Koweït, au Caire, à El-Qods-occupée, à Ramallah (Cisjordanie) et à Amman. M. Ban prévoit d'agir "en concertation avec les acteurs régionaux et internationaux, pour mettre fin à la violence et trouver une issue" à la situation explosive à Ghaza, selon l'ONU. Au Qatar, une rencontre est prévue entre le secrétaire général onusien et le président palestinien Mahmoud Abbas, attendu dimanche à Doha, "pour conclure un accord de cessez-le-feu" censé mettre un terme à 13 jours d'agressions israéliennes barbares, selon une source qatarie proche du dossier. La rencontre entre les deux hommes sera présidée par l'émir du Qatar, cheikh Tamim bin Hamad al Thani. "Le Qatar a présenté les demandes du Hamas à la communauté internationale, la liste a été présentée à la France et aux Nations unies. Lors des discussions de dimanche, on continuera à négocier sur ces conditions", d'après la même source. Toujours au Qatar, une rencontre est prévue entre le président Abbas, et le chef en exil du mouvement Hamas, Khaled Mechaal, selon un responsable proche de M. Abbas. "Le président discutera avec Mechaal des moyens de parvenir à une trêve dans la bande de Ghaza", a-t-il annoncé. M. Abbas doit, en outre, rencontrer à Doha l'émir du Qatar, a indiqué la même source qui fait état de "contacts permanents avec toutes les factions palestinienne afin de parvenir au plus tôt à un cessez-le-feu (...) puis une trêve". Brêve trêve humanitaire Le mouvement de résistance Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza depuis juin 2007, s'est dit favorable dimanche à une trêve humanitaire de trois heures dans l'enclave palestinienne à la demande du Comité International de la Croix-Rouge (CICR), selon Sami Abou Zouhri, porte-parole du mouvement. Pour sa part, l'armée israélienne a indiqué avoir accepté "une pause humanitaire" à la demande du CICR "entre 13H30 et 15H30 (locales) à Chajaya", théâtre de bombardements sanglants. Le Hamas qui avait rejeté la semaine passée une proposition égyptienne de cessez-le-feu, exige qu'un accord, s'il est conclu, prévoit la fin du blocus de Ghaza (imposé par Israël depuis juin 2006), l'ouverture de la frontière avec l'Egypte et la libération de dizaines de détenus palestiniens. Sur le terrain, l'armée d'occupation a annoncé l'intensification de ses opérations terrestres à Ghaza au moment où le bilan humain des agressions sionistes lancées le 8 juillet sur la bande de Ghaza, ne cesse de s'alourdir atteignant 410 morts palestiniens et plus de 3.000 blessés en majorité des civils selon les secours. L'ONU à Ghaza a, pour sa part, indiqué accueillir désormais près de 62.000 personnes déplacées, un nombre "supérieur" à celui des agressions israéliennes de 2008-2009 qui avaient fait 1.400 morts Palestiniens. Nouvelle tuerie dans la ville de Chajaya Pour la seule journée de dimanche, au moins 50 Palestiniens ont été tués et 210 autres blessés, en majorité des femmes et des enfants, par les bombardements israéliens de Chajaya, à l'est de la ville de Ghaza où des milliers d'habitants ont quitté leur domicile, selon le docteur Abou Reesh. Un ambulancier et un caméraman d'une chaîne palestinienne figurent parmi la quarantaine de victimes du carnage de Chajaya. Les ambulances ne pouvaient pas se rendre dans cette zone en raison de l'intensité du pilonnage. Le porte-parole des services des urgences palestiniens, Achraf al-Qoudra, s'attend à ce que le bilan dans le territoire grimpe encore dimanche, d'intenses bombardements ayant aussi eu lieu dans le quartier de Zeitoun, dans l'est de la ville de Ghaza, et à Jabaliya, dans le nord de Ghaza. Le massacre de Chajaya a été immédiatement condamné par la présidence palestinienne qui a appelé la communauté internationale à "agir" pour faire cesser les agressions israéliennes, selon l'agence de presse Wafa. Le porte-parole de la présidence palestinienne Nabil Abou Roudeina a pressé l'occupant israélien d'arrêter ses opérations à Ghaza et l'a mis en garde contre la poursuite de ses agressions. Le président Abbas a, quant à lui, décrété un deuil de trois jours à la suite du massacre de Chajaya, selon la télévision officielle palestinienne.