Les appels à un cessez-le-feu "immédiat" dans la bande de Ghaza n'ont pas cessé près de deux semaines après le début des agressions israéliennes contre l'enclave palestinienne, où plus de 500 personnes ont été tuées, dont la majorité sont des civils. Au moins 9 Palestiniens, dont quatre enfants, ont été tués lundi matin lors d'un raid aérien israélien à Rafah dans le sud de Ghaza, selon le porte-parole des services d'urgence Achraf al-Qoudra. Les victimes appartenaient toutes à la même famille qui résidait dans la maison visée par l'attaque. Les corps de 16 Palestiniens tués dans un raid similaire ont également été retrouvés dans la matinée dans les décombres d'une maison près de Khan Younès, dans le sud du territoire. Ce raid mené dimanche soir contre cette maison avait déjà fait neuf morts, toujours d'après Achraf al-Qoudra. La journée de dimanche a été la plus sanglante avec 130 Palestiniens tués, ce qui porte le bilan des raids israéliens 509 morts, dont la plupart sont des civils, parmi eux des femmes, des enfants et des personnes âgées. A Chajaya, une banlieue à l'est de la ville de Ghaza, l'armée israélienne a mené le bombardement le plus meurtrier tuant au moins 72 Palestiniens, a affirmé Achraf al-Qoudra, le porte-parole des services d'urgence. Appels à un cessez-le-feu "immédiat" Exprimant sa "préoccupation devant le nombre croissant de victimes" à Ghaza, le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé un "retour à l'accord de cessez-le-feu de novembre 2012" entre Israël et le mouvement de résistance palestinien Hamas. Dans une déclaration lue par le président du Conseil, l'ambassadeur rwandais Eugène-Richard Gasana à l'issue d'une réunion d'urgence dimanche à huis clos, les 15 pays membres ont appelé au "respect des lois humanitaires internationales, notamment sur la protection des civils" et ont souligné "la nécessité d'améliorer la situation humanitaire" dans le territoire palestinien. Quelques heures après le bombardement israélien le plus sanglant sur Ghaza depuis le début de l'agression israélienne, ils se déclarent "très préoccupés par l'escalade de la violence" et ils "saluent les efforts de l'Egypte et du secrétaire général de l'ONU (Ban Ki-moon) pour parvenir à un cessez-le-feu". Pour l'ambassadrice américaine au Conseil de sécurité Samantha Power, le cessez-le-feu ne doit être assorti d'aucune condition et "permettrait de traiter les besoins humanitaires urgents". M. Ban est en tournée au Proche-Orient pour tenter de faire avancer les efforts de médiation dans ce conflit, alors que le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, se rend dans la journée en Egypte pour évoquer la situation à Ghaza et soutenir l'initiative égyptienne pour obtenir un cessez-le-feu, selon le Département d'Etat. L'Algérie, par la voix du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a exhorté dimanche le secrétaire général de l'ONU à prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin "immédiatement" à l'agression israélienne "effrénée" contre le peuple palestinien. La communauté internationale face à des besoins humanitaires pressants Outre les victimes, quelque 81.000 Palestiniens ont trouvé refuge dans des écoles gérées par les Nations unies, ont indiqué des services de l'ONU. Le secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires politiques Jeffrey Feltman a souligné devant le Conseil de sécurité la nécessite de "traiter les causes profondes du conflit afin de parvenir à une paix durable" et a mis l'accent sur les "énormes besoins" humanitaires dans le territoire palestinien déjà sous blocus israélien depuis près de sept ans. De son côté, l'ONG Médecins sans frontières (MSF) a appelé Israël à "cesser de bombarder les civils pris au piège dans la bande de Ghaza et à respecter le personnel médical comme les structures de santé". "La majorité des morts à Ghaza sont des civils (...) A l'hôpital Al-Shifa où travaille MSF, la plupart des blessés qui arrivent en salle d'urgence sont des femmes et des enfants", a déploré MSF dans un communiqué. Ghaza sera au centre d'une réunion extraordinaire mercredi à Genève du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU qui doit examiner la situation des droits de l'Homme dans le Territoire palestinien occupé, y compris El-Qods-Est.