Le virus mortel Ebola pourrait se propager comme un feu de forêt, ont prévenu lundi les autorités de santé américaines, demandant aux personnes voyageant en Afrique de l'ouest de prendre un maximum de précautions alors que sévit la pire épidémie de l'histoire. "La probabilité de voir cette épidémie se propager au-delà de l'Afrique de l'ouest est très basse", a estimé Stephan Monroe, des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Mais la situation "évolue rapidement" et les CDC doivent être prêts à faire face à la possibilité qu'un voyageur malade propage la maladie aux Etats-Unis. "Notre inquiétude est que l'épidémie soit ‘réensemencée' ailleurs, comme un feu de forêt peut se répandre en partant d'un seul arbre, avec des étincelles", a ajouté M. Monroe. "C'est clairement ce qui s'est produit au Liberia", a-t-il ajouté en constatant que ce pays n'avait pas constaté de cas d'Ebola durant 21 jours, la durée maximale d'incubation, mais que de nouveaux cas étaient malgré tout apparus. "Il y a eu des cas +réensemencés+ par des personnes qui ont traversé la frontière, donc jusqu'à ce que nous puissions identifier et interrompre chaque source de transmission, nous ne serons pas en mesure de contrôler l'épidémie", a-t-il encore insisté. "La réponse à cette épidémie sera plus un marathon qu'un sprint", a conclu Stephan Monroe. Lundi, le Liberia a annoncé la fermeture d'une partie de ses frontières pour tenter d'enrayer la propagation de cette épidémie de fièvre Ebola qui a fait plus de 670 morts dans trois pays et qui continue de s'étendre, avec le premier cas confirmé au Nigeria la semaine dernière. Cette épidémie, en cours depuis le début de l'année, s'est déclarée en Guinée avant d'affecter le Liberia puis la Sierra Leone, trois pays voisins qui, au 23 juillet, totalisaient 1.201 cas dont 672 mortels, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Deux Américains, dont un médecin, engagés dans la lutte contre l'épidémie au Liberia ont été contaminés. Ils ont été placés en quarantaine. Le virus Ebola se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d'animaux infectés. La fièvre hémorragique qu'il provoque se manifeste par des hémorragies, des vomissements et des diarrhées. Son taux de mortalité peut aller de 25 à 90% chez l'homme et il n'y a pas de vaccin homologué contre elle.