Une injection d'un vaccin expérimental, renforcée par une piqûre de rappel, prémunit les singes contre Ebola, selon une étude publiée dimanche, qui vient conforter l'annonce de tests sur les humains prévus le début de septembre. Une injection de vaccin sur des chimpanzés et des macaques leur a procuré "une protection complète à court terme et partielle à long terme" contre Ebola, notent les auteurs de cette étude publiée dans la revue Nature Medicine. De plus, les animaux qui ont eu la piqûre de rappel dans le cadre d'un nouveau schéma vaccinal en cours d'étude ont développé une immunité "durable". Pour les auteurs de cette étude, il s'agit de la première expérience concluante dans le cadre de lutte contre l'épidémie qui a déjà fait plus de 2.000 morts en Afrique de l'Ouest, selon l'OMS. S'il est approuvé, "ce vaccin sera bénéfique pour les populations". Il est surtout recommandé en cas d'exposition professionnelle a l'hôpital ou en laboratoire pendant des épidémies, d'après les chercheurs. Le vaccin basé sur un adénovirus (virus de rhume) de chimpanzé baptisé "ChAd3", sert de transporteur, ou vecteur, pour délivrer des fragments de matériel génétique du virus Ebola dans les cellules du sujet vacciné. Ces fragments de matériel génétique ne sont pas infectieux mais aident l'organisme à apprendre à reconnaître le virus Ebola pour s'en défendre. Les chercheurs ont opté pour un adénovirus de chimpanzé parce que beaucoup de gens sont immunisés contre la version humaine de ce virus de rhume, ce qui pourrait empêcher le vaccin expérimental d'agir. Différentes doses du vaccin ChAd3 ont été testées. Puis, une dose de virus Ebola qui aurait été mortelle s'ils n'avaient pas été immunisés, a été injectée aux singes. Les quatre singes qui ont eu la piqûre de rappel, huit semaines après l'injection initiale, restaient complètement protégés contre l'infection dix mois après, selon les chercheurs. L'annonce vient à point nommé puisque l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID/NIH, recherche publique) a annoncé le 28 août que les essais humains de vaccins contre Ebola commençaient début septembre sur des sujets sains.