Le groupe de la Banque mondiale et du FMI tiendra vendredi ses assemblées annuelles à Washington, une réunion rattrapée par les craintes sur la croissance mondiale et l'épidémie de l'ébola. Les prévisions de la croissance mondiale annoncées cette semaine par le Fonds monétaire international anticipent déjà une reprise économique qui va se poursuivre à un rythme inégal en 2015. Avec 3,8% de croissance prévue pour 2015, et 3,3% pour 2014, l'économie mondiale n'est pas sortie, selon le FMI, de la phase de la reprise incertaine, puisque cette amélioration sera supportée par les Etats- Unis et la Grande Bretagne, alors que la zone euro et le Japon restent dans une situation fragile. Pour les pays émergents, les craintes sont ravivées avec le probable retrait par la réserve fédérale américaine de sa politique monétaire accommodante prise durant la crise pour soutenir l'économie. La suppression des mesures du taux d'intérêt faible et des crédits à moindre coût aux entreprises et aux individus pourrait se traduire par une baisse de la consommation et une volatilité aux Etats-Unis qui représente un marché important aux pays émergents. Pour la croissance et l'emploi, le FMI recommande moins d'austérité. Pour la première fois, le FMI réputé très rigoureux sur la question de la discipline budgétaire, a demandé à ses pays membres d'augmenter leurs dépenses dans les infrastructures mais tout en restant vigilants pour ne pas aggraver leur endettement. Christine Lagarde, la présidente du FMI, a avancé jeudi au cours de la réunion du G24 que les investissements en infrastructures est l'une des pistes privilégiées actuellement par le Fonds pour créer de l'emploi pour peu que les pays assurent un contrôle et une gouvernance dans la gestion de leurs dépenses. La BM a de son côté lancé une initiative mondiale pour aider le secteur privé dans les pays émergents à consentir des investissements dans les infrastructures. D'ici à 2020, ces pays ont besoin d'un trillion (1.000 milliards) de dollars pour rattraper le retard accusé dans le secteur des équipements, selon, Jim Yong Kim, président de la BM. Selon les chiffres présentés lors des deux premiers jours qui ont précédé cette réunion, le chômage reste à un niveau inacceptable dans beaucoup de pays. Il s'est considérablement accru durant la grande récession. A l'heure actuelle, il touche plus de 200 millions de personnes dans le monde et d'ici à 2018 environ 13 millions de personnes de plus devraient perdre leur emploi. L'autre piste du FMI pour venir à bout de ce problème consiste à réaffecter les subventions non ciblées à l'énergie au marché du travail, à l'éducation et la formation ainsi qu'au renforcement des filets sociaux. Le FMI estime à plus de deux trillions de dollars les ressources allouées annuellement par les gouvernements au titre des subventions à l'énergie. Des sommes importantes en mesure d'aider à lutter considérablement contre le chômage dans le monde.