Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé, lors de sa visite inopinée samedi à Tripoli, à cesser les hostilités en Libye afin de booster le dialogue national entre les parties opposées, dans la foulée des efforts déployés notamment par l'Algérie pour un règlement définitif de la crise libyenne. M. Ban Ki-moon est arrivé dans la capitale libyenne, pour une visite inopinée, destinée à donner un coup de pouce au dialogue initié par l'ONU fin septembre, en parallèle aux efforts déployés notamment par l'Algérie, pays voisin de la Libye pour stabiliser la situation dans le pays. Le secrétaire général qui a eu des entretiens dans à un hôtel de la capitale avec des membres du parlement libyen, a appelé toutes les parties en conflit à cesser les hostilités, selon une source de la mission de l'ONU en Libye (UNSMIL). "Soyons clairs: sans un arrêt immédiat des affrontements violents et sans le rétablissement d'une paix durable, prospérité et vie meilleure seront un rêve lointain", a indiqué le secrétaire général. "Nous demandons à tous les groupes de cesser les combats", a-t-il ajouté, appelant notamment à l'arrêt des affrontements à Benghazi (est), deuxième ville de Libye, entre forces loyales au général à la retraite Khalifa Haftar et des milices rivales dont le groupe d'"Ansar Asharia". M. Ban a appelé dans le même temps à un dialogue politique en vue de renforcer la légitimité du Parlement élu le 25 juin. Il s'est déclaré aussi pour la formation d'un cabinet d'union nationale, un "gouvernement fort capable de mettre en oeuvre les décisions", soulignant "qu'il n'y a pas d'alternative au dialogue". M. Ban s'exprimait ainsi à l'ouverture d'une réunion de dialogue entre députés rivaux du nouveau Parlement libyen, en présence de la ministre italienne des Affaires étrangères Federica Mogherini ainsi que des émissaires français, britannique, maltais et italien. M. Ban doit "inciter les parties libyennes à aller de l'avant dans le dialogue politique pour rétablir la stabilité dans le pays", avait annoncé son porte-parole via les médias sociaux. La vision de l'Algérie "répond aux voeux des protagonistes libyens" Lors de sa visite effectuée vendredi en Tunisie, pays voisin de la Libye, le secrétaire général de l'ONU n'a pas manqué d'exprimer son inquiétude par rapport à la dégradation de la situation en Libye au sujet de laquelle il s'est entretenu avec le président tunisien Mohamed Moncef Marzouki, en vue de discuter "des moyens à envisager pour améliorer cette situation". A cet effet, le rôle de l'Algérie et sa vision dans le règlement de la crise libyenne ont été salués et qualifiés d'"importants", récemment à Alger, par le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye et chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (MANUL), Bernardino Léon. Lors d'une audience avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, M.Léon a saisi l'occasion pour saluer l'initiative du gouvernement algérien "de répondre aux voeux des protagonistes libyens et les représentants des différentes forces politiques à participer à un dialogue devant aboutir à une réconciliation nationale". L'Algérie a une vision, une connaissance et une initiative qui sont les meilleures pour (une solution) en Libye", a indiqué M. Léon à l'issue de sa rencontre avec le ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel. "Je suis convaincu que l'Algérie a un rôle très important à jouer (dans le règlement de la crise libyenne), qui est tellement complexe qu'elle exige une contribution de tous les grands acteurs internationaux", a affirmé M. Bernardino Léon. L'émissaire spécial de l'ONU était en effet parvenu le 29 septembre à réunir pour la première fois des représentants des différents camps au parlement libyen, une initiative qualifiée par l'ONU de "pas important" vers la paix. Le Parlement libyen, issu des élections du 25 juin, est reconnu par la communauté internationale mais contesté par une coalition de milices, "Fajr Libya", qui contrôle Tripoli et des groupes armés islamistes qui ont pris Benghazi (est). Des élus, dont certains soutiennent ces milices, boycottent les travaux du Parlement qui se voit contraint de siéger à Tobrouk, à 1.600 km à l'est de Tripoli, pour échapper à la pression des milices. Engagement de l'Algérie pour une solution définitive, plaidoyer de sa diplomatie pour un dialogue inclusif en Libye Lors de la tenue de la 69e session ordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU tenue à New York, le ministre des Affaires étrangères, M. Ramtane Lamamra avait rappelle-t-on, exposé lors d'une réunion ministérielle des pays voisins de la Libye, la position de l'Algérie au sujet de l'interaction entre le groupe des pays voisins de la Libye et les autres partenaires internationaux appelés à contribuer, à terme, à l'effort international de médiation. M. Lamamra a egalement exprimé l'engagement de l'Algérie au règlement de la crise complexe en Libye, en restant mobilisée à aider le pays à prendre la voie du salut et à la reconstruction des ses institutions. "Nous souhaitons à nos frères libyens de sortir renforcés de cette épreuve. Pour nous, la Libye traverse une phase difficile de son histoire et il ne s'agit certainement pas d'un Etat en faillite. Il s'agit d'un pays qui connaît des difficultés et qui est suffisament doté en sagesse, en compétence et en ressources pour les surmonter", avait déclaré M. Lamamra lors d'une réunion de haut niveau sur la Libye tenue à l'initiative du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. A cet effet, les consultations préparatoires sont en cours, y compris avec la Chambre des représentants, dont une délégation a été invitée à se rendre en Algérie. Le chef de la diplomatie algérienne, qui a été chargé de coordonner la Commission défense et sécurité du groupe des pays voisins de la Libye, a surtout insisté sur l'importance d'un dialogue efficace et inclusif et le rejet de toute intervention militaire dans ce pays voisin. La Libye continue à vivre un conflit armé dans plusieurs de ses villes notamment à Tripoli (ouest) et Benghazi (est) entre des milices armées qui visent le pouvoir ainsi qu'une profonde crise politique entre le courant libéral et celui d'obédience islamique.