L'ONU reste optimiste quant à un règlement politique de la crise libyenne et multiplie les approches avec les différents acteurs libyens. Le chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul), Bernardino Leon, a de nouveau évoqué un prochain «accord politique» scellant définitivement la crise libyenne. Il parlera d'un délai de «prochaines semaines» sur la base de ses rencontres, dont celle avec le mufti de Tripoli, sans pour autant exclure «des formations armées» qui existent sur le terrain et l'ONU doit s'«entendre avec elles». En octobre dernier, dans un climat de guerre civile, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, a appelé, depuis Tripoli où il a atterri lors d'une visite-surprise, à l'arrêt des combats et à l'amorce d'un dialogue politique destiné à mettre fin à l'anarchie institutionnelle et aux violences qui ravagent le pays depuis trois ans. Les problèmes de la Libye peuvent être résolus par le dialogue, avait déclaré Ban Ki-moon lors d'une rencontre avec le vice-président et plusieurs élus de la Chambre des représentants, dont des députés de Misrata qui boycottent les séances parlementaires organisées à Tobrouk. Des discussions sous l'égide de l'ONU se sont ouvertes il y a plus d'un mois à Ghadamès dans le sud du pays pour tenter de mettre fin aux violences sans la présence des miliciens de Misrata et de Zentane aux prises pour le contrôle de la capitale libyenne, Tripoli. Dans le même sillage, pour appuyer l'initiative onusienne, un dialogue inter-libyen regroupant les leaders et les représentants des forces politiques libyennes appelé de toutes ses forces par Alger pourrait avoir lieu ce mois-ci en Algérie, avait révélé le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, lors d'une réunion restreinte sur la Libye tenue à New York. Un rôle salué par le SG onusien qui n'a pas manqué de souligner l'importance de l'initiative algérienne dans le règlement de la crise libyenne à travers un dialogue inter-libyen inclusif. Bernardino Léon avait lui aussi abondé dans le même sens. À l'issue d'une rencontre avec le ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, le chef de la Manul s'est dit «convaincu» que l'Algérie a un rôle «très important» à jouer dans le règlement de la crise libyenne, «tellement complexe», exigeant une contribution de «tous les grands acteurs internationaux». Samedi dernier, M. Bernardino a eu le soutien de la Ligue arabe en vue d'une issue à la crise politique et sécuritaire que traverse la Libye. Sur le terrain des opérations, les combats font toujours rage depuis la mi-octobre pour le contrôle de la deuxième ville du pays, Benghazi. Des forces pro-gouvernementales ont lancé ce lundi une attaque autour du port de Benghazi, proche du centre-ville, pour le reprendre aux islamistes. L'offensive, menée par des forces loyales au général Khalifa Haftar appuyées par des unités de l'armée, vise «à nettoyer la zone des groupes islamistes armés», selon le porte-parole du chef d'état-major, le colonel Ahmed al-Mesmari. Les forces pro-gouvernementales, appuyées par des civils armés, s'étaient emparées la semaine dernière de quartiers du sud et de l'est de Benghazi, reprenant notamment le contrôle de camps militaires tombés cet été aux mains des groupes islamistes dont Ansar Acharia qui s'étaient emparés en juillet dernier de la quasi-totalité de la ville de Benghazi.