Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a exprimé jeudi sa "vive préoccupation" face à la fin de l'opération militaire et maritime italienne "Mare Nostrum", qui doit s'arrêter au 1er novembre. Cet arrêt, qu'un prochain conseil des ministres doit entériner officiellement, selon le ministre italien de l'Intérieur Angelino Alfano, "fera augmenter les risques pour les personnes qui tentent de rejoindre l'Europe par la mer". "Cela pourrait avoir pour conséquence une augmentation du nombre de morts de réfugiés et de migrants", s'est inquiété le HCR dans un communiqué. Le HCR renouvelle sa requête "urgente" auprès des Etats européens pour "renforcer les opérations de secours en Méditerranée" qui, rien qu'en 2014, ont sauvé plus de 30.000 personnes. Selon l'organisme des Nations Unies, basé à Genève, il existe un "lien évident entre le nombre de personnes dans le monde contraintes de fuir la guerre et les violences, et l'augmentation du nombre des migrants via voie maritime". Depuis octobre 2013, rappelle le HCR, 150.000 personnes ont été secourues par les unités navales de "Mare Nostrum", les gardes-côtes et les navires marchands qui se trouvaient à proximité des naufrages. A l'inverse, quelque 4.000 personnes ont perdu la vie durant la même période. Devant la chambre des députés, Angelino Alfano a affirmé que "même après l'arrêt de l'opération +Mare Nostrum+, l'Italie continuera à procéder à des recherches et du secours en mer". La fin de "Mare Nostrum" sera suivi du lancement de l'opération "Triton", destinée à patrouiller en Méditerranée et secourir les migrants en perdition. Coordonnée par l'agence européenne pour la surveillance des frontières Frontex, "Triton", placée sous commandement italien, a déjà reçu l'appui logistique de huit pays de l'UE.