Comme lors des précédentes éditions, le 19e Salon international du livre d'Alger (Sila, 30 oct - 8 nov) attire un nombre impressionnant de visiteurs, avec jusqu'ici un pic de 150.000 personnes en une seule journée, intéressés sans doute par le livre, tous genres confondus, mais aussi par les quelques espaces de divertissement aménagés pour la circonstance. Si on n'est pas loin, semble-t-il, d'un record en terme de fréquentation, avec plus d'un million de visiteurs attendus d'ici la fin de la désormais célèbre manifestation culturelle, les avis divergent parmi le public en matière d'organisation, de programmation ou bien d'animation. Rencontrés dans les allées bruyantes du salon, des étudiants en architecture confient à l'APS se rendre au salon à la recherche "de publications scientifiques, disponibles certes dans les bibliothèques universitaires mais qui demeurent rares en librairie". Ils disent aussi s'intéresser aux publications relatives à l'histoire, plus présentes à l'actuelle édition du Sila dédiée au soixantenaire de la Révolution armée. Le même intérêt pour les publications académiques, on le trouve chez beaucoup visiteurs du Sila à l'exemple de Yacine, avocat, et Reda, enseignant, qui faisaient le plein de livres de droit pour l'un et de pédagogie pour l'autre, ces ouvrages étant, selon eux, introuvables en librairie. Exclusivement portées sur le livre pour enfant et le livre parascolaire, comme bien d'autres visiteurs, deux mères de familles affirment avoir fait le déplacement juste pour faire plaisir à leurs progénitures, considérant le salon comme une "bonne et utile sortie pour les enfants", même si elles estiment que le produit proposé au pavillon jeunesse "plus cher" que dans les librairies de la ville. D'autres sont attirés par la qualité de l'impression des ouvrages, ceux à contenu religieux notamment, lesquels continuent de bien se vendre, pour le contenu mais aussi pour l' "esthétique de la présentation", selon des témoignages. Il arrive aussi que des étudiants, venus de loin à la recherche de références dans leurs domaines d'études, repartent bredouilles ne dénichant pas ce qu'ils les ouvrages recherchés dans ce salon et qui restent introuvables dans les rares librairies de leurs localités de résidence. D'autre part, un grand nombre de familles rencontrées sur l'esplanade du Palais des expositions, réservée aux loisirs pour enfants et à la restauration, reconnaissent ne visiter le salon que pour les quelques animations et jeux pour proposés pour les plus jeunes. Peu d'engouement pour les activités en marge En plus des ouvrages universitaires, des publications parascolaires et autres dictionnaires, il y a la littérature algérienne et étrangère ou encore le livre historique. Pour ces derniers, l'intérêt du public semble nettement moindre au regard de l'affluence, modeste, devant les stands qui leur sont réservés, une réalité constatée et confirmée à maintes reprises sur toute l'année, en dehors du Sila. Pour un grand nombre d'étudiants rencontrés au salon, le programme de rencontres et de conférences prévu en marge de l'exposition ne suscite que peu d'intérêt auprès du public, estudiantin et autre, en raison d'un "problème de communication mais aussi de contenu", à leur avis. "La programmation est invisible pour un visiteur profane", assène l'un d'eux. Accompagnant leurs enfants dans les espaces dédiés au public jeune, des parents déplorent par ailleurs des animations "inadaptées" et surtout un "manque d'activités liées à la lecture ou au livre", si l'on excepte un seul et unique atelier autour du livre illustré et du conte. Spectacle d'humoriste ou de clowns, contes et dessins sont proposés aux plus jeunes alors que les parents auraient préféré trouver, pour rester dans la philosophie du Sila, une initiation à la lecture, des ateliers d'écriture pour adolescents ou un espace bibliothèque comme celui du festival international de la bande dessinée d'Alger (Fibda).