Photo : S. Zoheir Par Lyes Menacer La quinzième édition du Salon international du livre d'Alger (Sila), qui s'est déroulée du 27 octobre au 6 novembre derniers, a drainé beaucoup de monde. Des mordus de la littérature, des livres d'histoire et de politique, et des parents à la recherche de manuels scolaires et parascolaires pour leurs petits enfants ainsi que des curieux ont sillonné pendant dix jours les stands des 460 éditeurs originaires d'une trentaine de pays, dont certains participaient à cette manifestation culturelle pour la première fois. Des conférences animées par des écrivains, des historiens et des politologues nationaux et étrangers ont ponctué cette 15ème édition qui s'est déroulée au complexe olympique Mohamed Boudiaf (5-Juillet) à Dely Brahim.L'organisation d'un Salon international du livre offre au lecteur l'occasion de se procurer des titres d'ouvrages qui ne sont pas forcément disponibles dans les librairies et les bibliothèques publiques. Mais le Sila doit-il seulement avoir pour rôle la vente des livres et ne servir qu'à cela ? Parce que, en dehors de quelques éditeurs nationaux, et ils ne sont pas nombreux, leurs confrères étrangers n'organisent aucune rencontre entre leurs auteurs et les visiteurs du salon, à savoir des rencontres-dédicaces et non des ventes-dédicaces, une tradition qui manque au Sila et une question sur laquelle ses organisateurs devraient se pencher davantage. Car les rencontres-dédicaces consolident les liens entre les écrivains et leurs lecteurs qui viennent souvent la tête pleine de questions au sujet de tel ou tel ouvrage.Les responsables du Sila devraient aussi établir des règles du jeu très claires pour l'ensemble des participants concernant le contenu des produits exposés. Pour le commun des mortels, un Salon international du livre est l'occasion pour les éditeurs de mettre en valeur les nouveaux auteurs et de permettre à leur lectorat et à leurs clients-libraires de prendre connaissance des dernières publications. Malheureusement, ce n'est pas le cas du Sila qui semble servir d'immense espace pour le déstockage des vieilles publications, et à des prix exorbitants. Il est aussi consternant de constater que des éditeurs étrangers sous-traitent leur présence à des importateurs de livres qui saisissent une telle occasion pour multiplier leurs profits. Des participants au salon ont exposé des ouvrages parus chez d'autres éditeurs, ce qui est une aberration. Passons. Cela dit, le Sila, en tant que manifestation culturelle institutionnalisée, est censé être un grand rendez-vous culturel et scientifique, et un carrefour pour le débat et l'échange d'idées. Or, peu d'efforts sont consentis de la part des acteurs du salon, aussi bien du côté des organisateurs que du côté des éditeurs, constate-t-on. L'organisation d'un concours d'écriture et la mise en place d'ateliers d'écriture animés par des écrivains donneraient une autre dimension au Salon international du livre d'Alger qui, jusqu'à maintenant, ressemble à un grand bazar du livre.