L'Union européenne et les Etats-Unis menacent à de nouvelles sanctions après la confirmation par l'Otan de l'entrée de troupes russes dans l'Est séparatiste de l'Ukraine où l'ONU a dit craindre une "guerre totale", alors que Moscou exige la lever les sanctions pour un retour à la normale. La porte-parole du Département d'Etat américain Jen Psaki a déclaré jeudi que Washington "continuait de travailler" avec l'Union européenne en vue d'éventuelles nouvelles sanctions contre la Russie. "Nous continuons de travailler étroitement avec l'UE pour voir comment nous pouvons conjointement imposer plus de coûts à la Russie pour son comportement inacceptable", a déclaré Mme Psaki. "Nos alliés et partenaires se préparent avec nous à élargir et à approfondir les sanctions existantes", a-t-elle ajouté. La Russie est montrée du doigt par Kiev et les Occidentaux pour la dégradation de la situation dans l'Est de l'Ukraine où le cessez-le-feu instauré début septembre est moribond alors que plus de 4.000 personnes ont déjà été tuées dans cette zone depuis le début des hostilités en avril. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), dont les observateurs sont déployés sur le terrain, a confirmé l'arrivée d'équipements militaires en Ukraine, et l'Otan a affirmé que la Russie était derrière ces renforts. L'Ukraine accuse la Russie d'invasion massive Kiev pour sa part, dénonce depuis vendredi l'entrée de convois militaires sur son territoire en provenance de Russie, et a accusé Moscou de préparer une "invasion" massive. Le représentant ukrainien à l'ONU Iouri Sergueev a assuré lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU mercredi que la Russie avait également accumulé environ 39.000 militaires, 200 chars, 640 systèmes d'artillerie et plus de 120 avions de combats à la frontière ukrainienne. Même avis de l'OSCE, qui a reconnu quelque heures plus tôt que l'afflux d'armes dans les zones rebelles pouvait "mener à une confrontation plus ouverte". Les hostilités ont gagné en intensité depuis les élections organisées le 2 novembre dans les zones séparatistes, un scrutin rejeté par Kiev et l'Occident, mais reconnu de facto par la Russie. L'ONU craint une "guerre totale" en Ukraine L'ONU avait exprimé mercredi sa très grande inquiétude du risque d'un retour à une "guerre totale" dans l'est de l'Ukraine, devant le Conseil de sécurité réuni d'urgence. L'ONU "est très inquiet du risque d'un retour à une guerre totale" dans l'est de l'Ukraine, a déclaré mercredi un haut responsable de l'ONU devant le Conseil de sécurité réuni d'urgence. Le secrétaire général adjoint aux Affaires politiques, Jens Andres Toyberg-Frandzen, a aussi évoqué parmi les scénarios possibles "un conflit gelé et persistant qui maintiendrait le statu quo dans le sud-est de l'Ukraine pendant les années ou les décennies à venir". Cette réunion avait été convoquée à la demande des Etats-Unis pour examiner des accusations d'incursions militaires russes dans l'est de l'Ukraine, confirmées par l'Otan et l'OSCE. Moscou dément, et appelle à un retour au calme ! Face à ces accusations, Moscou a de son côté qualifié mercredi de "sans fondement" les accusations de l'Otan et des tentatives de susciter un "sentiment antirusse" en Europe, soulignant une "augmentation de la présence militaire étrangère à proximité immédiate des frontières russes". Le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a déclaré jeudi que les sanctions contre son pays devaient être levées pour permettre de résoudre les différends avec l'Occident, à l'issue d'une rencontre avec le président américain Barack Obama en marge d'un sommet en Birmanie. Il est nécessaire d'"abandonner les sanctions, de faire évoluer les relations vers un retour à la normale, de revenir à des discussions normales, calmes et productives", a dit le chef du gouvernement russe. Les relations entre la Russie et l'Occident se sont dégradées sur fond de crise en Ukraine. Fin juillet, les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) ont instauré des sanctions contre plusieurs secteurs de l'économie russe. Moscou a riposté en imposant un embargo sur les denrées alimentaires en provenance des pays ayant décrété des sanctions à l'encontre de la Russie.