Le sport scolaire est le vivier des jeunes talents sportifs, s'accordent à reconnaître les techniciens, mais la mise en place d'une "stratégie adéquate" pour un meilleur suivi des champions en herbe est primordiale, selon eux, pour former l'élite de demain. La participation massive des jeunes nageurs (170 concurrents de 11 ligues) au 1er Festival national des écoles de natation (Alger/14-15 novembre), témoigne d'une part de l'intérêt accordé à la prospection des jeunes talents et d'autre part, du désir manifeste de ces jeunes tritons à pratiquer le sport. Pour le cas de la natation, l'entraîneur Merouane Yekhlef de la Ligue de Sétif et son assistant Ilyes Raoui qui est également le capitaine de la sélection algérienne, ont souligné à l'APS que les Ecoles de natation sont tributaires, dans leur développement, de l'efficacité des politiques suivies jusque là. "Le volume horaire d'entraînement, une heure par jour, reste insuffisant pour élever le niveau des jeunes nageurs, outre le manque de bassins", ont-ils notamment déploré. "Des milliers d'enfants pratiquent la natation en Algérie, mais beaucoup d'autres n'ont pas eu l'opportunité de le faire, faute de bassins au niveau des communes où ils résident", a fait savoir Merouane Yekhlef. Pour ces deux techniciens, il faut "investir dans le sport scolaire" pour former l'élite. De même que l'organisation d'un seul festival de jeunes talents par année, reste "insuffisant pour atteindre les objectifs escomptés". Déplorant le manque de suivi des jeunes nageurs, Yekhlef a rappelé que l'an dernier lors du festival de jeunes talents de Mostaganem, les représentants de l'école de Sétif ont remporté la compétition, "mais n'ont pas bénéficié, par la suite, d'un suivi rigoureux". De son côté, l'entraîneur du club de natation de Ain Turc (Oran), Foued Ghezal, a estimé qu'il faut revoir les horaires de scolarité des jeunes athlètes afin des les harmoniser le programme d'entraînement. "Les athlètes finissent les cours à 16h30 après avoir puisé toute leur énergie et enchaînent avec les entraînements jusqu'à 20h30", a-t-il déclaré ajoutant que "les nageurs bénéficient seulement d'une heure et demie d'entraînement par semaine à cause de la saturation des piscines dans la région". Classes sport-études sur fond d'insuffisance de bassins Selon Foued Ghezal, malgré l'introduction des classes sport-études, les programmes ont du mal à être appliqués par les jeunes talents et cela revient aux critères de sélection des athlètes appelés à suivre ce programme. "Nous avons remarqué que les élèves choisis pour suivre ce programme spécifique n'avaient aucune relation avec le sport et ça dure depuis 4 ou 5 ans", a indiqué Ghezal soulignant l'absence de coordination, dans ce cadre, entre la direction de la jeunesse et des sports et la Ligue wilaya". De son côté, Sofiane Bouhadi entraîneur au sein de la Ligue wilaya de Tipasa, a expliqué que sa Ligue qui possède deux piscines dont une seule fonctionne, oeuvre à trouver des solutions pour subvenir aux attentes de tous les nageurs. "Nous avons créé un club nautique de natation à Kolea qui comporte trois catégories, benjamins, minimes et cadets", a-t-il dit. L'entraîneur du club nautique de Jijel, Chafik Bourari, a révélé que sa ligue souffre des mêmes problèmes, à savoir le manque d'infrastructures. "Nous sommes une wilaya côtière avec une seule piscine opérationnelle où s'entraînent sept clubs. Nous avons des nageurs de l'équipe nationale qui n'ont même pas débuté leur préparation", a-t-il regretté. Le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, présent lors de la cérémonie d'ouverture du Festival national des écoles de natation, a déclaré à la presse qu'"il est plus que nécessaire de revoir le volume horaire des entraînements pour les athlètes des clubs performants afin que cela se répercute sur la préparation des équipes et leur résultats au niveau international". A cet effet, le premier responsable du sport en Algérie, a demandé aux responsables de la Fédération de lui communiquer un rapport détaillé sur le volume horaire des entraînements des nageurs de la sélection nationale afin de prendre les bonnes décisions.