La commémoration des manifestations du 11 décembre 1960 "permet de ne pas oublier la volonté inflexible du peuple algérien de recouvrer sa souveraineté", a affirmé jeudi à Biskra le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni. Le ministre qui intervenait au musée du Moudjahid, en ouverture du séminaire international sur "Les approches académiques dans la collecte de témoignages", a indiqué que les manifestations du 11 décembre 1960 avaient "renforcé la position de la délégation algérienne dans ses négociations avec les Français" et "apporté la preuve que le peuple algérien était résolument pour son autodétermination". Ces manifestations massivement suivies ont "démontré la cohésion des moudjahidine et du peuple" et "exprimé le refus unanime de l'occupation française". La souveraineté de l'Algérie est "le fruit des immenses sacrifices consentis par les chouhada", a souligné M. Zitouni, signalant que la fidélité envers les martyrs "exige que nous poursuivions sans baisser les bras l'effort de construction et d'édification de notre pays". Au début de cette commémoration officielle pour laquelle la wilaya de Biskra a été choisie, le ministre et les secrétaires généraux des Organisations nationales des moudjahidine et des enfants de chaouhada, ainsi que les autorités locales, se sont recueillis au cimetière des martyrs de la capitale des Ziban. M. Zitouni, qui effectue depuis mercredi après-midi une visite de travail dans la wilaya de Biskra, s'est notamment rendu dans la localité de M'chouneche, où il a visité l'ancienne demeure du colonel Si El-Haouès, transformée en musée, et baptisé l'hôpital de cette ville du nom de ce martyr. Il s'est également recueilli, dans la commune de Sidi-Okba, devant le tombeau de Sidi Okba ibn Nafi' El Fihri, compagnon du prophète Mohamed (QSSSL), avant d'inspecter, au chef-lieu de wilaya, le centre de repos des moudjahidine et le siège de la direction des moudjahidine. Les témoignages des moudjahidine, un ‘‘plus'' inestimable pour écrire l'histoire BISKRA - Les participants au séminaire sur "les approches académiques dans la collecte de témoignages'', organisé jeudi à Biskra, ont considéré que les témoignages des moudjahidine constituent un ‘‘plus'' inestimable pour l'écriture de l'histoire de la Révolution. Les témoignages vivants des acteurs de la lutte de libération nationale ne doivent en aucun cas être négligés ou passés sous silence, ont souligné en substance les animateurs de cette rencontre organisée au musée régional de la wilaya-6 historique à l'initiative du ministère des Moudjahidine. Le chercheur Djamel Bettache, de l'université Constantine 2 a estimé que la valorisation de ces témoignages ‘‘passe par la diversification des supports sur lesquels ils sont consignés, sonores ou audiovisuels, afin de permettre une exploitation et une diffusion plus larges des contenus enregistrés''. Madani Bejaoui, moudjahid et écrivain spécialisé dans l'histoire de la Révolution, a appelé ‘‘l'accessibilité de ces témoignages pour les chercheurs et les auteurs sérieux'', et plaidé pour ‘‘la préservation et la conservation des témoignages dans des conditions appropriées afin qu'ils ne se dégradent pas et que leur valeur reste intacte''. Le musée régional de la wilaya-6 historique œuvre depuis quelques temps à enregistrer des témoignages de moudjahidine de la région, a indiqué son directeur, Faouzi Masmoudi, affirmant que le ministère de tutelle a mobilisé tous les moyens nécessaires pour l'exécution de cette tâche. Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, qui a présidé dans la matinée l'ouverture des travaux de cette rencontre, avait fait part de la disponibilité de son département à ‘‘éditer les actes de cette rencontre de deux jours sur des livres et des supports numériques pour les diffuser ensuite, dans les établissements scolaires, les universités, les structures de jeunesse et des affaires religieuses''. En marge du séminaire, une convention de coopération a été signée par la direction des moudjahidine, le bureau de wilaya de l'Organisation nationale des moudjahidine et l'université Mohamed Khider pour collecter les données relatives aux révoltes populaires, au mouvement nationaliste et à la Révolution de Novembre.