Des militaires ont commencé samedi à prendre la relève de policiers pour surveiller certains "sites stratégiques" à Anvers et Bruxelles après le démantèlement en Belgique d'une cellule terroriste dont le cerveau présumé était activement recherché, a indiqué une source officielle. "Environ 150 soldats ont été mobilisés samedi matin pour surveiller des sites stratégiques" dans le quartier des diamantaires d'Anvers (nord), et les institutions européennes, le siège de l'Otan, ainsi que des ambassades dont celle des Etats-Unis à Bruxelles, a expliqué le ministre de la Défense belge Steven Vandeput. "L'opération exceptionnelle, lancée pour un mois renouvelable", avait précisé le premier ministre Charles Michel, peut être maintenue tant que le niveau d'alerte sera fixé au moins à 3 sur une échelle de 4, comme c'est le cas depuis jeudi soir. Jusqu'à 300 militaires pourront être engagés dans ces opérations de maintien de l'ordre, du jamais vu en Belgique depuis une vague d'attentats commis dans les années 1980 par les Cellules communistes combattantes. Depuis le démantèlement d'une cellule terroriste qui prévoyait de "tuer des policiers sur la voie publique et dans des commissariats" par le biais d'attentats "dans tout le pays", cinq personnes ont été inculpées pour "participation à un groupe terroriste" et trois d'entre elles incarcérées. Par ailleurs, des perquisitions ont permis de retrouver des armes, des produits permettant de fabriquer des bombes, mais aussi des uniformes de police et des faux documents. Deux fugitifs, qui avaient quitté la Belgique juste après l'assaut, ont par ailleurs été arrêtés dans les Alpes françaises. Le chef présumé de cette cellule serait un terroriste belge notoire qui avait rejoint le groupe autoproclamé "Etat islamique" (EI/Daech) en Syrie, selon les médias belges. Agé de 27 ans, Abdelhamid Abaaoud apparaît notamment dans une vidéo où l'EI se vante de commettre des atrocités, s'adressant à la caméra alors qu'il conduit un véhicule qui tire des cadavres mutilés vers une fosse commune. Activement recherché par les services de renseignement européens et américain, il aurait notamment communiqué avec les deux suspects tués à Verviers en passant des appels depuis la Grèce, affirme la chaîne de télévision flamande VTM. Selon le journal La Dernière Heure, il pourrait se trouver en Grèce ou en Turquie.