De nombreux actes anti-musulmans se multiplient à travers la France et d'autres pays d'Europe ces derniers jours, suscitant des réactions et condamnations de divers horizons en particulier dans le monde arabo-musulman, appelant à la tolérance et l'apaisement. L'Observatoire national contre l'islamophobie, instance dépendant du Conseil français du culte musulman (CFCM), a recensé 116 actes, menaces et inscriptions antimusulmans depuis les attentats, soit 110% de plus que pour l'ensemble du mois de janvier 2014. Le président de l'observatoire, Abdellah Zekri, a précisé que selon un décompte publié lundi par le ministère français de l'Intérieur, "88 musulmans ont reçu des menaces, allant jusqu' à la mort, mais ils n'ont pas déposé plainte" et 28 actions contre des lieux de culte. Des lieux de culte musulmans en France ont été visés par des tirs d'armes à feu ou d'autres projectiles, mercredi soir au Mans (ouest) et à Port-la-Nouvelle (sud). A Villefranche-sur-Saône (centre-est), une explosion d'origine criminelle s'est produite jeudi dernier devant un snack kebab jouxtant la mosquée de la ville. M. Zekri, a dénoncé ces "actes de haine à l'égard des Français de confession musulmane, qui, dans leur immense majorité, respectent les valeurs de la République et la laïcité contrairement à ce que laissent croire certains individus qui, profitant de leur notoriété médiatique, font de leur haine des musulmans et de l'Islam leur fonds de commerce". "Nous ne pouvons accepter que fleurissent sur les murs des mosquées des tags et slogans racistes inscrits par des nazillons en mal d'identité", a-t-il ajouté. Qualifiant cette situation d"'inadmissible", il a demande aux responsables de mosquées de "faire preuve de vigilance accrue et de faire confiance aux pouvoirs publics". M. Zekri avait déjà souligné, dans d'autres déclarations à l'APS, au sujet des actes anti-musulmans, le rôle important qu'a jouée la "communauté musulmane en France", durant "la deuxième guerre mondiale" et "la contribution des musulmans dans le développement économique et industrielle". De son côté, le fondateur et directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), Pascal Boniface a affirmé, dans une déclaration à l'APS, que "la société française, dans sa majorité, n'est pas islamophobe et de nombreux sondages le démontrent", estimant que "certains médias et responsables politiques français tiennent des propos stigmatisant les musulmans et les arabes". Le géopolitologue français, M. Boniface a signalé que "la diversité ethnique n'est pas assez représentée dans les médias". Abordant la question de l'intégration de cette communauté en France, M. Boniface a indiqué que "les arabes sont arrivés en France après les trente glorieuses", quand le pays a connu une montée de chômage et une situation économique fragile, estimant que "c'est la raison de cette intégration difficile pour cette tranche de société. M. Boniface a conclu par dire que "la République doit mettre tous ses enfants sur un pied d'égalité".