Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a réitéré mercredi que le gouvernement n'envisageait pas d'entamer l'exploitation du gaz de schiste à court terme mais qu'il s'agissait seulement d'une phase d'étude et d'exploration. "Je l'ai dit et je le répète, nous n'en sommes pas à l'étape d'exploitation du gaz de schiste", a-t-il clairement affirmé lors de l'émission "Hiwar Essaâ" (le débat de l'heure) de la Télévision algérienne, expliquant que les forages entamés par Sonatrach dans la région sont plutôt des opérations d'études à même d'élucider les techniques utilisées dans ce domaine. "Nous n'avons, jusqu'à l'heure actuelle, accordé aucune autorisation pour l'exploitation du gaz de schiste et nous ne comptons pas le faire à court terme", a assuré M. Sellal ajoutant que le programme énergétique du gouvernement était aussi basé sur le développement et la diversification des énergies renouvelables telle que l'énergie solaire. La Sonatrach devrait acquérir l'expertise requise avant d'entamer la phase exploitation du gaz schisteux, a-t-il encore explicité, ajoutant que le gouvernement a fixé, sur instruction du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, des délais pour les études allant jusqu'à 2022 à même de mieux cerner le sujet et connaître les réserves souterraines en gaz de schiste. La politique suivie actuellement par le gouvernement pour le développement de la production énergétique est basée sur les investissements en énergies renouvelables, tandis qu'une éventuelle exploitation du gaz de schiste sera laissée aux générations futures, a poursuivi le Premier ministre. C'est ce qu'ont indiqué, à plusieurs reprises, plusieurs responsables du secteur de l'énergie dont le ministre, Youcef Yousfi, qui a fait savoir que les opérations en cours dans les puits-pilotes portent uniquement sur une évaluation et des études technico-économique sur le gaz de schiste du pays. Lors de sa visite à In-Salah (Tamanrasset), il y a quelques semaines, où un mouvement de protestation est mené par la population locale, le ministre a assuré que le gaz du schiste ne comportait aucun risque sur l'environnement et la santé publique. Appelant la population du Sud à faire preuve de "sagesse", le ministre de l'Energie avait alors estimé que l'Algérie se devait de diversifier ses sources d'énergie, justifiant l'intention du gouvernement à recourir à cette source d'énergie par la diminution des réserves des hydrocarbures conventionnels. L'Algérie a effectué, fin décembre dernier, avec "succès" son premier forage pilote de gaz de schiste dans le bassin d'Ahnet (In Salah), qui s'est avéré ''très prometteur'', selon les propos de M. Yousfi. Plus précis, le P-dg de Sonatrach, Saïd Sahnoun, avait affirmé que l'étude de l'impact du gaz de schiste sur l'environnement et les eaux était "bien pris en charge", soulignant que les efforts de l'Algérie pour développer son potentiel des hydrocarbures non conventionnels visaient la sécurisation de l'approvisionnement du marché national et la satisfaction de ses engagements en tant que fournisseur fiable du marché européen. L'Algérie est classée au 3ème rang mondial, juste après la Chine et l'Argentine, en termes de réserves de gaz de schistes récupérables qui sont situées essentiellement dans les bassins d'Ahnet, Mouydir, Berkine-Ghadames, Timimoun, Reggane et de Tindouf. A rappeler que Sonatrach ne peut procéder à l'extraction du gaz de schiste que si l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) donne son aval en prenant compte des résultats de l'étude des impacts environnementaux.