Les milieux littéraires algériens endeuillés par la disparition de la romancière algérienne Assia Djebar, survenue vendredi à Paris à l'âge de 79 ans, évoque "une grande perte pour la littérature universelle" dans des réactions recueillies parmi les romanciers. "C'est une grande perte pour la littérature universelle, pas seulement algérienne ou maghrébine, a déclaré Amine Zaoui, qualifiant Assia Djebar d' "école de littérature qui, depuis 'La Soif' (son premier roman en 1957) jusqu'à sa dernière oeuvre 'Nulle part dans la maison de mon père', aura été dans un dialogue permanent avec son pays" d'origine. Pour l'écrivain Mohamed Meflah, Assia Djebar est "une romancière exceptionnelle, à la plume fertile et abondante, et une grande cinéaste qui a été, durant toute son existence, attachée à son pays et à son peuple". La poétesse Samira Negrouche s'est déclarée pour sa part "très affectée" par la disparition de la romancière "auteure d'une oeuvre littéraire inestimable...". Rendant hommage à Assia Djebar, "pionnière dans son domaine et militante pour l'émancipation des Algériennes et des musulmanes", Djillali Khellas considère pour sa part que l'oeuvre de la défunte demeure "profondément ancrée dans le terroir algérien". L'écrivain Habib Sayeh évoque "la disparition d'une sommité de la littérature mondiale", tout en soulignant les qualités humaines et intellectuelles d' "une femme élégante, une grande personnalité intellectuelle à l'oeuvre abondante, entièrement à l'écoute des siens, et qui n'aura en fait jamais quitté son pays". Née le 30 juin 1936 à Cherchell, Assia Djebar, Fatma-Zohra Imalayène de son vrai nom, est une écrivaine d'expression française, auteure de romans, de nouvelles, de poésies et d'essais. Lauréate d'une quinzaine de prix internationaux dont l' International Literary Neustadt Prize (Etats-Unis-1996), le Prix de la Paix des libraires allemands (Francfort-2000), et le Prix international Pablo Neruda (Italie-2005), Assia Djebar a écrit également pour le théâtre et réalisé plusieurs films pour le cinéma. Considérée comme une des auteures les plus célèbres et plus influentes du Maghreb et du monde francophone, elle a été élue en 2005 à l'Académie française.