Le mot d'ordre de grève lancé par Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique élargi (CNAPEST) élargi a été "timidement" suivi mardi à travers le pays, ont constaté des journalistes de l'APS. Dans la plupart des établissements scolaires des trois cycles, notamment le secondaire, les élèves ont rejoint normalement les classes au deuxième jour de cette grève. Les responsables du Conseil parlent d'une "réussite" du mouvement de protestation à travers tous les établissements scolaires du pays alors que le ministère de l'Education nationale soutient que la grève "n'a touché que 25 wilayas et que le taux de suivi ne dépasse pas les 10%". Le directeur de l'évaluation et de la prospective au ministère, M. Chaieb Draa, a affirmé que le mot d'ordre de grève a été suivi par 15.000 enseignants, tous paliers confondus, sur plus de 201.000 enseignants. M. Chaieb Draa a déploré l'impact "négatif" laissé par ce mouvement de grève sur les élèves et l'école algérienne "en général", les appelant à poursuivre leurs cours "en toute assurance". Il a appelé les enseignants à assumer leur responsabilité, faire preuve de sagesse et faire prévaloir l'intérêt de l'élève rappelant la disposition du ministère à améliorer les conditions socioprofessionnelles de l'enseignant. Contacté par l'APS, le responsable national chargé de la communication au sein de l'organisation syndicale, Messaoud Boudiba, a affirmé qu'il y a "peu de chance" que le bureau national du syndicat participe à la réunion prévue par la tutelle mercredi pour débattre des revendications en vue d'une solution définitive favorable à toutes les parties. "Nous examinons encore la nature d'une telle rencontre", a-t-il dit s'interrogeant sur "la finalité d'une rencontre entre le ministère et tous les syndicats après une grève initiée par un seul syndicat". La réunion de mercredi sera-t-elle consacrée aux revendications soulevées par le CNAPEST ou abordera-t-elle toutes les préoccupations exprimées dernièrement par tous les syndicats? s'est-il encore demandé. Le responsable syndical a souligné dans ce contexte que "l'impasse" dans laquelle se trouvent son organisation syndicale et la tutelle était due au "retard dans la satisfaction des revendications soulevés" affirmant que la "grève est le seul moyen de les satisfaire". Pour sa part, le président de la fédération des associations de parents d'élèves, Khaled Ahmed a estimé que la grève ne servait pas l'intérêt de l'élève ajoutant que la satisfaction des revendications socioprofessionnelles des enseignants "exige du temps". L'union a exprimé son "indignation" et son "regret" face au recours systématique à la grève pour soulever des revendications assurant que "des solutions peuvent être trouvées dans le cadre du dialogue et loin de toutes pressions". Entre autres revendications du CNAPEST, selon M. Boudiba, figurent la "correction des défaillances" contenues dans les statuts du secteur de l'éducation sans recourir à sa modification et la promotion systématique des enseignants. La ministre de l'éducation nationale, Nouria Benghebrit, avait affirmé dans des déclarations récentes, son "engagement" à trouver des solutions "appropriées" aux problèmes des travailleurs du secteur, estimant "important de prendre en compte le facteur temps et de faire confiance au ministère". Il est tout aussi important de s'entendre avec les partenaires sociaux sur une position qui "garantisse l'intérêt de l'élève avant tout", a-t-elle ajouté réitérant son attachement au dialogue et à la concertation en tant que moyen pour résoudre les problèmes auxquels fait face le secteur de l'Education nationale.