Des Eurodéputés ont mis à nu les manœuvres entourant la polémique sur les allégations de détournement de l'aide européenne aux réfugiés sahraouis. Ainsi, en réaction aux man£uvres menées en sous-main, par le truchement de certains représentants parlementaires au service du fait colonial au Sahara Occidental, concernant les allégations de détournement de l'aide humanitaire de l'Union européenne (UE) dans les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf, plusieurs eurodéputés ont décidé de réagir pour apporter des amendements substantiels au projet de rapport élaboré par la présidente de la Commission du contrôle budgétaire du Parlement Européen. Dans leurs propositions d'amendements, ce groupe d'eurodéputés met en cause "une partie étrangère", en l'occurrence un cabinet d'avocats mandaté par une mission diplomatique non européenne à Bruxelles, pour exhumer le rapport OLAF (office européen de lutte antifraude), vieux de 10 ans, dans le cadre d'une instrumentalisation visant à nuire aux intérêts des réfugiés sahraouis et ce, à la veille du réexamen de la question du Sahara Occidental par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Ces eurodéputés ont rappelé que suite à ce rapport élaboré en 2007 par l'OLAF, la Commission européenne avait adopté les mesures nécessaires, en réévaluant avec cet organisme le nombre de réfugiés, en adaptant son aide à ce nouveau chiffrage, et surtout que compte tenu de "l'absence de preuves qui auraient pu ouvrir le recours aux procédures administratives ou judiciaires", l'OLAF avait tout simplement décidé de clore cette affaire "où les manipulations de la part d'une partie extra-européenne sont avérées". Enfin, pour illustrer la caducité de ce rapport et rejeter les man£uvres qui ont entouré son élaboration, ces mêmes eurodéputés ont souligné que la Commission européenne avait déjà pris toutes les mesures nécessaires en vue de renforcer l'architecture de contrôle de l'acheminement de cette aide aux camps des réfugiés sahraouis dans le cadre d'un suivi régulier et rigoureux des opérations menées par le personnel de la DG ECHO. Ils ont dénoncé "ceux qui instrumentalisent cette polémique infondée" pour priver les réfugiés sahraouis d'une aide humanitaire vitale, ce qui serait en contradiction avec la position forte du Parlement européen en faveur des réfugiés sahraouis. Le président du Croissant Rouge sahraoui (CRS), Yahia Buhobeini, avait mis en garde en janvier dernier la communauté internationale contre les tentatives visant à décourager les donateurs dans l'octroi de leurs aides aux réfugiés sahraouis après l'exhumation d'un rapport européen sur l'aide humanitaire datant de 2007. M. Buhobeini avait indiqué alors à l'APS que "le but de sortir ce rapport, qui n'a rien avoir avec la réalité sur le terrain, est de décourager les donateurs d'octroyer leurs aides aux réfugiés et, par la même, dégrader la situation humanitaire dans les camps de réfugiés sahraouis". Après avoir indiqué que les informations en possession du CRS font état d'"agissements d'individus activant pour le compte du Maroc au moment où l'UE n'a jamais établi l'existence de détournement des aides humanitaires dans les camps de réfugiés sahraouis", M. Buhobeini avait appelé la communauté internationale à "ne pas tomber dans le piège de la manipulation et des mauvaises intentions". Toutes les étapes d'acheminement des aides humanitaires vers les camps des réfugiés sahraouis dans le sud-ouest algérien (achat, transport, stockage, distribution, etc.) sont soumises à un monitoring qui écarte tout risque de détournement, avaient souligné, de leur côté, les représentants du bureau humanitaire de la Commission européenne (ECHO) pour le Maghreb et du Programme alimentaire mondial (PAM), respectivement Hervé Caiveau et Francesca Caponera. "Les aides humanitaires, dont des denrées alimentaires, sont contrôlées dès leur acquisition jusqu'à la distribution aux destinataires. Le contrôle se fait pendant le transport, au niveau de l'entrepôt central, pendant le stockage, au départ des camions vers les camps de réfugiés, au moment même de la distribution ainsi qu'après la réception par les bénéficiaires de l'aide", avait expliqué M.Caiveau.