L'éducation précoce est fondamentale pour l'avenir des enfants trisomiques, ont souligné, samedi à Oran, les participants à une journée d'études scientifiques sur la prise en charge pluridisciplinaire de ce type de malades. "L'éducation précoce, favorisant l'émergence du langage chez les enfants porteurs de la trisomie 21, est primordiale dès l'annonce du diagnostic. Les résultats de la prise en charge sont meilleurs et leur avenir est assuré sur le plan de la scolarisation et de l'insertion dans le monde du travail", a indiqué une doctorante en orthophonie, maître assistante à l'université d'Oran, Torkia Bouakkaz, lors de cette rencontre scientifique organisée à l'Institut de développement des ressources humaines (IDRH) d'Oran. Pour sa part, une orthophoniste du CHU Mustapha Pacha d'Alger, Nafissa Chamek, a estimé qu'une équipe pluridisciplinaire formée de psychomotriciens, d'ergothérapeutes, de kinésithérapeutes et de psychologues est nécessaire pour dresser un projet thérapeutique éducatif pour l'enfant trisomique. Cette spécialiste a plaidé pour un suivi médical spécialisé et un protocole éducatif conçu spécialement pour ces enfants déficients pour maintenir les compétences acquises. "Tout enfant trisomique doit bénéficier d'une surveillance médicale spécialisée, proposée pour chaque tranche d'âge, tels que le suivi dentaire, et bucco-facial, le suivi de la santé orale", a soutenu la spécialiste, membre de l'association "TRIA" d'Alger, estimant impérative l'association des parents avec les thérapeutes notamment pour l'accompagnement et le développement cognitif de leurs enfants trisomiques en vue de leur insertion sociale. Le président de l'association culturelle "Les amis de Tin hinane", Hassan Boubekri, a appelé, de son côté, à la conjugaison des efforts des parents, des thérapeutes et des éducateurs afin d'assurer aux enfants atteints d'une trisomie 21, un épanouissement au sein de leur famille et au niveau des différents cercles de la société. Il a recommandé le bannissement du qualificatif de "Mongolien" et sa mauvaise transcription en langue arabe "El Maghoul", un sens chargé, selon lui, de préjugés et de subjectivité, en le remplaçant tout simplement par le trisomique. "Ce qualificatif traduit un nouveau regard porteur d'espoir", a-t-il dit. Les débats, relayés par un panel de compétences, ont porté sur des questions liées à la prise en charge précoce des enfants trisomiques par les parents et les associations, aux méthodes pédagogiques enseignées, à l'optimisation des dispositifs de prise en charge de cet handicap ainsi qu'aux influences des facteurs environnementaux, familiaux et sociaux, et enfin aux méthodes pédagogiques chez l'enfant inadapté.