Les multiples dégradations qui affectent "l'antique Rusguniae", un site archéologique situé dans le quartier de Tamenfoust, dans la commune d'El Marsa (Alger), seront corrigées à la faveur de la mise en place d'un plan de sauvegarde et de mise en valeur, indiquent jeudi des membres de l'APW. Ce plan, élaboré par un bureau d'étude en application de la loi 98-04 du 15 juin 1998 relative à la protection du patrimoine culturel, a été adopté mercredi par les élus à l'Assemblée populaire de wilaya (APW), qui l'attendaient depuis 2010. "Ce plan permettra de sauvegarder le site et de le mettre en valeur sur une superficie totale de 117 hectares", a expliqué le représentant du bureau d'étude qui en a fait une présentation générale devant les élus réunis en session ordinaire. Le site, qui remonte aux périodes phénicienne et romaine, est exposé à davantage de dégradations notamment à cause des constructions illicites érigées avec l'utilisation de pierres extraites des ruines, a averti dans un rapport, la commission de l'APW chargée des affaires culturelles, qui a inspecté "l'antique Rusguniae" le 12 mars dernier. Les fouilles illicites et les décharges sauvages portent atteinte à "l'unique site archéologique de valeur dans la wilaya d'Alger", qui comprend actuellement le fort turc, des réservoirs d'eau, une église, de l'abside d'une basilique, des thermes et des vestiges du port antique romain, selon la même source. La commission a recommandé dans son rapport d'accélérer la mise en œuvre du plan de sauvegarde et de mise en valeur du site "afin de mettre fin aux fouilles anarchiques des trafiquants de pièces archéologiques et d'empêcher qu'il ne se transforme en décharge et en lieux de débauche". La même commission a recommandé également l'évacuation des familles et l'éradication des baraques et des décharges, "qui portent atteinte à l'image de la cité antique et font fuir les touristes nationaux et étrangers". En réponse aux inquiétudes des élus sur le devenir de ce site, le directeur de wilaya de la Culture Mokhtar Khaldi a assuré que des "travaux d'urgences" ont été lancés en décembre 2014. Dans son rapport, la commission des biens culturels a noté que des travaux d'urgences étaient effectivement en cours de réalisation lors de la visite d'inspection.