Après avoir doté la Casbah d'un plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur, la direction de la culture de la wilaya se tourne vers la ville antique de Tamentefoust (commune d'El Marsa), qui s'étend sur 9,5 ha. Les autorités comptent faire de cette cité, abandonnée aux actes de vandalisme et à l'extension urbaine, un site touristique, d'autant plus qu'elle dispose d'un petit port de pêche et de plaisance très fréquenté durant la saison estivale. La wilaya tente de sauvegarder ce qui reste de la ville antique Rusgunia, actuellement Tamentefoust. En fait, les membres de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), réunis en session ordinaire le 23 juin, ont approuvé la démarche de l'exécutif qui compte élaborer un «plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur» du site, comme cela a été le cas pour La Casbah. Dans un rapport préliminaire présenté par la commission de l'APW chargée à la fois de la culture, du tourisme, de l'artisanat et des sites historiques, il a été demandé aux autorités de faire vite dans l'élaboration du plan afin de mettre un terme dans les plus brefs délais aux fouilles clandestines et à la construction d'habitations sur ce qui reste des vestiges. D'après le même rapport, le site en question s'étend sur 9,5 ha, difficile d'accès à cause des détritus et de la broussaille, sans oublier qu'une partie se trouve dans une zone militaire. Il comprend les vestiges de l'ancienne Rusgunia, principal monument visé par l'élaboration du plan de sauvegarde, ainsi que quatre sites annexes (le fort turc, les bains romains, l'ancienne ville romaine et l'église). Abandonnés depuis toujours, les lieux ont été vandalisés au point de compromettre leur réhabilitation dans certaines parties. En plus des fouilles clandestines, réalisées par des particuliers à leur profit, ils ont servi de carrière où la pierre est impunément emportée pour servir de matériau de construction de villas dans les alentours de Tamentefoust. Le périmètre à sauvegarder s'est toutefois rétréci de 3,5 ha, passant de 13 ha à 9,5 ha à cause de l'extension urbaine incontrôlée. Réagissant à la décision de l'APW qui a donné son feu vert pour l'élaboration rapide du plan, la directrice de la culture, Mme Badia Sator, a déclaré : «C'est vraiment le salut !» Les élus ambitionnent, à terme, de faire de Rusgunia un site touristique, d'autant plus que la cité dispose d'un port de pêche et de plaisance très fréquenté, surtout durant la saison estivale. Les origines de la ville remontent aux époques phénicienne et romaine, selon les historiens. Son nom, Rusgunia, signifie pour les Phéniciens le «cap des buissons». Son nom actuel, Tamentefoust, vient de la langue amazighe qui signifie latéralement «côté droit» (la ville est située à droite pour les montagnards qui descendaient sur Icosium, Alger). Les Espagnols qui ont colonisé au XIVe siècle cette partie de la Méditerranée, l'ont rebaptisée Matifou, un vocable tiré de l'altercation de Tamentefoust. Durant la période coloniale, Rusgunia a pris le nom de La Pérouse, du nom d'un explorateur, Jean-François de Galaup, comte de La Pérouse. Depuis, la population, pour nommer la ville, hésite entre Tamentefoust et La Pérouse.