Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit profondément préoccupé par la situation extrêmement alarmante au Yémen après des informations faisant état de la mort de nombreux civils, suite aux opérations militaires, rappelant à toutes les parties impliquées dans ces opérations leur obligation d'assurer la protection des civils. "Ces attaques ont fait des dizaines de morts et de blessés, parmi eux des enfants", a souligné mardi le porte-parole du Secrétaire général dans une déclaration à la presse. "Le Secrétaire général rappelle à toutes les parties impliquées dans les opérations militaires au Yémen leur obligation, découlant du droit international humanitaire, d'assurer la protection des civils", a-t-il ajouté. "Cela inclut le strict respect des principes de proportionnalité, de distinction, et de précaution. Il souligne également que les hôpitaux et les autres installations médicales ont un statut de protection spéciale en vertu du droit international", a-t-il précisé. "Le Secrétaire général réitère sa ferme croyance en la nécessité de résoudre le conflit par des moyens pacifiques", a encore dit le porte-parole. Plus tôt, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, s'est également déclaré alarmé par la détérioration rapide de la situation au Yémen depuis que le gouvernement légitime du Président Abd Rabbo Mansour Hadi a été évincé du pouvoir le 22 janvier, provoquant la récente campagne militaire par une coalition de dix pays dirigée par l'Arabie saoudite. Le Haut-Commissaire a appelé toutes les parties à protéger les civils et à résoudre leurs différends par le dialogue plutôt que par l'utilisation de la force militaire. "La situation au Yémen est extrêmement alarmante, avec des dizaines de civils tués au cours des quatre derniers jours. Le pays semble être sur le point de s'effondrer complètement", a dit M. Zeid. Il s'est dit choqué par le raid aérien de lundi contre le camp de déplacés d'Al-Mazraq à Harad, dans le nord du Yémen, qui aurait fait au moins 19 morts. Ce camp, qui abrite quelque 4.000 personnes, a été créé par l'ONU en 2009 et a récemment accueilli au moins 300 nouvelles familles déplacées en provenance de Saada. A Dhale, la 33ème division blindée et des brigades houthis affiliées auraient attaqué trois hôpitaux, faisant un nombre indéterminé de victimes. "Je condamne catégoriquement toutes les attaques contre les hôpitaux et autres établissements médicaux", a déclaré M. Zeid. Le Coordonnateur humanitaire au Yémen, Johannes Van der Klaauw, a également déploré les frappes aériennes qui ont touché le camp de déplacés d'Al-Mazraq. "Toutes les parties au conflit ont l'obligation légale et morale de s'abstenir de viser des infrastructures civiles et de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter les victimes civiles", a-t-il dit, appelant "toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'homme". Le Yémen est en proie à de violents combats et, depuis jeudi dernier, l'Arabie saoudite bombarde les rebelles chiites houthis et leurs alliés qui contrôlent de vastes régions du pays. Preuve de la précarité de la situation: l'ONU a retiré du Yémen la totalité de son personnel étranger et installé son émissaire Jamal Benomar en Jordanie. Les Nations unies soutiennent le président Abd Rabbo Mansour Hadi, qui s'était réfugié dans son fief d'Aden (sud du Yémen) après avoir fui la capitale Sanaa, avant de s'installer en Arabie saoudite la semaine dernière.