Les techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour la production du gaz de schiste ne sont qu'à un stade expérimental qui ne peut confirmer leur faisabilité, ont indiqué, mercredi à Alger, des experts nationaux et étrangers. Dans son intervention faite lors de la journée d'étude sur la protection de l'environnement dans le développement du gaz de schiste, organisée par l'Association algérienne de l'industrie du gaz (AIG), Mme Melinda Truskowski, experte auprès du bureau canadien spécialisé en environnement et en énergie Golder Associés, a affirmé que jusqu'à maintenant, seule la fracturation hydraulique a prouvé son efficacité en matière de l'exploitation du gaz de schiste. Evoquant la fracturation au propane présentée comme une des alternatives, elle a considéré que cette technique présente un inconvénient du fait que le propane est un gaz inflammable qui risque de provoquer des explosions dans le puits. ‘‘Une mauvaise manipulation dans cette technique pourrait engendrer des résultats catastrophiques. Aux Etats-Unis, la technique de stimulation au propane est utilisée par des professionnels très soucieux de l'aspect sécuritaire'‘, a expliqué Mme Truskowski. Pour sa part, Khaled Boukhelifia, membre du bureau de l'AIG et ancien responsable au ministère de l'Energie, a précisé que l'autre technique de stimulation au fluoropropane, qui a fait l'objet d'un rapport officiel français sur les hydrocarbures non conventionnels, est utilisée au canada mais elle est toujours au stade expérimental. ‘‘Actuellement, toutes les techniques alternatives à la fracturation hydraulique sont au stade de la recherche. Elles ne sont pas encore prouvées'‘, a-t-il affirmé. Selon lui, le rapport français sur ‘‘les nouvelles technologies d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures non-conventionnels'‘ porte plutôt sur la recherche pour l'utilisation de techniques nouvelles et n'affirme pas la faisabilité de l'exploitation par la stimulation au fluoropropane. Il a alors avancé que la presse française, qui a évoqué ce rapport en présentant la technique de stimulation au fluoropropane comme une réelle alternative permettant de répondre aux problèmes environnementaux posés par la fracturation hydraulique, ‘‘ a déformé le contenu de ce document ‘‘. Il a expliqué que même cette technologie ne diminue pas les risques car les gaz fluorés, bannis en 1987 par le protocole de Montréal, présentent un niveau de pollution élevé. Abondant dans le même sens, l'ancien P-dg de Sonatrach et membre du bureau de l'AIG, Abdelmadjid Attar, a relevé que toutes ces techniques alternatives à la fracturation hydraulique sont en phase d'essai. Pour M. Attar, il n'y a encore aucune technologie en dehors de la fracturation hydraulique qui a donné ses preuves.