Unies) - Le chef de la mission de l'ONU en Libye (Unsmil), Bernardino Leon, doit soumettre mercredi au Conseil de sécurité un document portant synthèse des propositions devant constituer un bouillant pour un projet d'accord politique global en vue d'un règlement de la crise en Libye. Le document en question constitue une nouvelle étape franchie vers l'aboutissement d'un accord politique global, juste et raisonnable, a indiqué M. Leon dans un communiqué diffusé sur le site web de l'Unsmil, soulignant toutefois que le document "ne saura répondre aux attentes de toutes les parties en Libye notamment en ce qui concerne les prérogatives des différentes institutions du pays". Il s'agit, selon du représentant de l'ONU, d'une synthèse des propositions présentées lors des différents rounds du dialogue inclusif interlibyen. "Des changements importants ont été introduits grâce à l'engagement et la contribution de l'ensemble des parties engagées dans le processus de dialogue", lit-on dans le communiqué. Le texte, qui fera l'objet d'examen au Conseil de sécurité de l'Onu, "donne une vision sur la restructuration institutionnelle et ce que cela impliquerait comme soutien sécuritaire pendant la période de transition limitée à deux années", a précisé M. Leon. L'avant-projet d'accord "s'inspire des principes de la démocratie, dont la séparation entre les pouvoirs, l'alternance pacifique au pouvoir à travers des élections transparentes, le rejet ferme de la violence et le terrorisme ainsi que le respect des droits de l'homme". Outre la création d'un Conseil d'Etat, dont les compétences sont entièrement définies, l'avant-projet d'accord prévoit la mise en place d'un exécutif qui tient compte du contexte libyen actuel et de l'expérience de la période post-révolutionnaire. Il est question également de mettre en place une instance qui sera chargée de l'élaboration d'un projet de Constitution. Le document évoque, en outre, le respect des décisions judiciaires en matière de résultats des élections démocratiques tenues en juin 2014. A cela s'ajoute, la nécessité de prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter un vide constitutionnel à même de garantir le principe de la pérennité de l'Etat. A l'occasion, M. Leon a appelé toutes les parties "à faire preuve de souplesse et de compromis afin de préserver l'intérêt national du pays et celui du peuple libyen qui a fait beaucoup de sacrifices au cours des quatre dernières années. Dans le cas où le consensus aboutira sur ce projet d'accord, "la communauté internationale donnera toutes les garanties possibles et toute l'assistance nécessaire pour soutenir cette nouvelle phase de transition politique en Libye". En termes des prochaines étapes, le représentant de l'ONU convoquera un nouveau et dernier round des négociations avant de procéder à la signature de la mouture finale de l'accord de paix devant conduire à la formation d'un gouvernement d'Union nationale. Il est prévu, en attendant, que le chef de l'Unsmil mènera des consultations avec les parties engagées dans le processus de dialogue en vue de désigner un Premier ministre et deux vice-premier ministres. M. Leon compte également convoquer une réunion autour de la sécurité au cours des prochains jours. Un rendez-vous qui exige, soutient-il, l'implication et l'engagement aussi bien de l'armée que les milices. Pour optimiser le processus, M. Leon compte également convoquer prochainement une réunion des chefs tribaux afin d'optimiser le processus de paix. "Il est temps pour les principales parties et les participants à ce processus de décider s'ils veulent franchir cette étape clé et courageuse", a affirmé M. Leon. "L'aboutissement de ce projet conduit par l'ONU et bénéficiant d'un large soutien de la communauté internationale, s'il y a lieu, "marquera une transition historique pour la Libye", a conclu l'émissaire de l'Onu.